Concerts : Compte-rendus et annonces La Dernière Heure, le par be.
Mis en ligne dans le kiosque le 11 août 2007.

Concert d'enfer ...

Renaud a scellé dans l'émotion et la bonne humeur ses retrouvailles avec le public belge

BRUXELLES - "Je ne suis peut-être pas le meilleur chanteur français du monde mais tous les autres artistes me jalousent car c'est moi qui ait le meilleur public."

Le constat vient de l'ami Renaud et il n'a pas tort. Jeudi, pour la première de ses cinq dates dates belges, c'est dans un véritable boucan d'enfer que la Chétron sauvage a fait son apparition sur la scène de Forest National. Plusieurs fois en cours de spectacle, il a dû attendre que la clameur baisse pour entamer l'intro d'un nouveau morceau. Plusieurs fois, il s'est fendu d'un "Merci beaucoup infiniment", formule bateau certes mais qui, dans la bouche de Renaud, sonne tellement juste. Plusieurs fois encore (sur Manu ou En cloque), il a été contraint au chômage technique, le choeur composé de 9.000 spectateurs se chargeant du couplet/refrain à sa place.

Avec Indochine, également grand chouchou des Belges, Renaud a aussi cette capacité rare de renouveler son assstance. A un concert de Renaud, on croise des quadras qui ont ressorti le bandana rouge et les santiags à bouts pointus mais aussi des ados même pas nés lorsqu'il chantait Laisse béton chez Danielle Gilbert.

Face à une tel public, Renaud peut tout se permettre. De parler longtemps entre les morceaux. D'en n'enchaîner aucun. De chanter faux aussi comme sur cette version catastrophique de Germaine. De balancer des vannes à ses musiciens... Bref, autant d'attitudes qui le rendent touchant, fragile, jamais infaillible mais toujours humain.

Pour ces grandes retrouvailles, Renaud a souhaité emmener la foule sur une place de village de province, un soir de 14 juillet. Le décor fait très Amélie poulain. On retrouve le marronnier, la mairie-école, le petit hôtel 4 étoiles ("dont trois filantes"), des lampions, des bancs publics et bien sûr le bar Chez Renard.

Quand les lumières de la salle s'éteignent, on aperçoit Renaud accoudé au comptoir. Il vide son demi. Redresse machinalement le col de blouson de cuir. Balaye une mèche rebelle. Quitte le bistrot et attaque dans le délire qu'on imagine Docteur Renaud, Mister Renard.

Durant deux heures trente, Renaud va jouer à Renaud. Le pote, le grand frère, le titi, l'amoureux largué, le papa, le.lanceur de piques... Entre deux morceaux. il fait un petit coucou à sa fille qui se trouve dans la salle. Sa mère, celle "qu'il était avec" mais qui l'a larguée est aussi présente. Tout comme Axelle Red au joli ventre rond venue pour interpréter Manhattan-Kaboul ainsi qu'une version piano/voix de Je me fâche. Côté répertoire, Renaud ne fait pas le renard. Il offre la majeure partie des titres d'un Boucan d'enfer écoulé à plus de 2 millions d'exemplaires en france et 80.000 exemplaires en en Belgique. Mais il plonge volontiers dans ses "vieilles chansons"; Laisse béton, Marche à l'ombre, Dès que le vent soufflera, Miss Maggie, En cloque et sans doute la plus belle de toutes, Manu.

Après 5 de vie de pochtron, passées à La Closserie des Lilas, à Montparnasse (cf. la pochette du CD), Renaud a décidé de reprendre la route. II tient bien la barre. Il n'essaye pas de changer son style (à quoi bon) et n'entend pas révolutionner les structures de la mises en scène. Il est venu avec ses chansons, ses rictus, sa tendresse et son humour. Tel qu'on l'aime. Tel qu'on souhaite encore le revoir ...

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Axelle Red au ventre gracieusement arrondi est venue interpréter Manhattan-Kaboul avec Renaud sur la scène de Forest National. Un moment fort d'un concert plein d'humour et de tendresse.

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