Portraits France Soir, le par fr.
Mis en ligne dans le kiosque le 30 septembre 2010.

Rencontre - Lolita Séchan : Renaud, ma mère et moi…

Fille du chanteur, filleule de Coluche et femme de Renan Luce, « Lola » se fait un prénom petit à petit dans le monde de la BD.

left Pour voler de ses propres ailes, Lolita Séchan, la fille de Renaud et de Dominique, s'était exilée à Montréal, au Canada, où peu de personnes connaissent le chanteur. De retour en France, épanouie, elle a sorti un premier livre pour enfants, Les Cendres de maman. Marshmalone (surnom de son demi-frère Malone) est son second ouvrage. Rencontre avec la récente trentenaire dans son quartier de Montparnasse.

France-Soir. Votre père et votre mari chantent... Pourquoi ne pas avoir suivi cette voie ?

Lolita Séchan. J'ai eu une proposition pour écrire des chansons, mais ce n'est pas mon truc. Et surtout, ça renvoie à trop de choses personnelles. La BD, c'est mon domaine, ça n'appartient qu'à moi. J'ai toujours pris des cours de dessin...

F.-S. Vous êtes une personne discrète et en même temps, vous vous dévoilez dans Marshmalone...

L. S. Je voulais parler de l'arrivée de ce petit frère dans ma vie de fille unique avec tout ce que cela implique (Malone est né de l'union de Renaud et de Romane Serda, NDLR). Au début, ça a été très dur de partager mon père, aujourd'hui j'en suis très contente.

F.-S. Quelle a été votre enfance ?

L. S. J'ai été protégée et aimée. J'ai toujours été au contact d'adultes créatifs. Cette enfance-là ne prépare pas forcément à affronter le monde des grands. En revanche, ça amène un imaginaire. Je racontais déjà des histoires aux plus petits.

F.-S. Pourquoi les personnages ont-ils des peaux de lapins ?

L. S. Je rêve d'avoir un lapin. Quand j'étais petite, en colonie, j'en ai tué plusieurs avec des amis en voulant jouer avec eux et je pense que mon obsession vient de là. Le costume montre l'attachement à l'enfance et la carapace dont on n'a pas envie de se défaire.

F.-S. Comme dans Marshmalone, téléphonez-vous à votre mère quand ça ne va pas ?

L. S. Nous habitons le même quartier. Ma mère, c'est mon premier et dernier recours. Elle m'encourage beaucoup. Elle a acheté quinze exemplaires de mon livre. A l'arrivée de Malone, elle a été la première à me dire que j'allais l'adorer.

F.-S. Avez-vous tendance à tout collectionner, comme votre héros ?

L. S. Je collectionne les jouets. On me dit toujours que lorsque j'aurai un enfant, je lui prêterai, mais je ne veux pas, ce sont les miens. Pour moi, c'est aussi une manière de me protéger. Lors d'une manifestation contre l'élection de Nicolas Sarkozy, j'ai ramassé un pavé et je l'ai gardé.

F.-S. Votre père est très engagé dans des causes humanitaires. Et vous ?

L. S. Je travaille sur une BD qui traitera de la cause des Hmongs au Vietnam. J'ai grandi au côté de quelqu'un de révolté. Lorsque Le Pen s'est retrouvé au second tour de la présidentielle en 2002, mon père et moi avons pleuré. Le soir même, je lui ai proposé d'aller à la manifestation. Il m'a répondu qu'il était trop vieux et que c'était à nous de reprendre le flambeau.

F.-S. Vous venez de fêter vos 30 ans. Vous sentez-vous adulte ?

L. S. Aujourd'hui, je dis encore : « Quand je serai grande », donc ce n'est pas gagné. Peut-être que j'arrêterai quand j'aurai un enfant... Une intégrale pour les fêtes

Depuis la sortie en novembre 2009 de Molly Malone, un album d'adaptations de chansons irlandaises, Renaud s'est fait discret. Il reviendra avant les fêtes dans les bacs des disquaires avec un coffret d'une intégrale de tous ses albums réédités en vinyles, agrémenté d'un livret comprenant une longue interview.

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