Concerts : Compte-rendus et annonces Le Soir, le par be.
Mis en ligne dans le kiosque le 27 mai 2007.

Renaud, à l'ombre du débat présidentiel

Ça ne lui était jamais arrivé dans ce lieu qu'il a si souvent fréquenté : Renaud a dû se produire dans une salle à moitié remplie, mercredi à Forest-National, remettant ça le lendemain. On peut toujours en trouver les raisons du côté de la Champions League, du match Ségo-Sarko ou de son nouveau tourneur.

lesoir_03-05-07.jpg photo A. De Cremer - Le Soir

Critique

A moins qu'une certaine lassitude ne se marque du côté de ceux qui n'ont pas fait à l'album Rouge sang le triomphe de Boucan d'enfer. Il en convint lui-même en disant : La dernière fois, j'étais bourré et la salle aussi et cette fois, je ne suis pas bourré et la salle non plus.

Pour se consoler, Renaud Séchan put compter sur la ministre Fadila Laanan qui, jeudi après-midi, lui a remis les insignes d'officier de l'ordre de la Couronne. Le chanteur, friand de contradictions, n'a d'ailleurs pas manqué de chanter « La médaille » dans son nouveau tour de chant. Un spectacle de près de trois heures où il s'est montré tour à (second) tour énervé et attendri.

Dans un décor sombre de toits de Paris, Renaud tint à faire la comparaison avec les Beatles qui choisirent un toit pour dernière prestation. Il s'agirait, pour celui qui préfère dorénavant faire des enfants, de sa dernière tournée. Les lumières exclusivement blanches du light-show renforcèrent ce petit côté enterrement de première classe.

La voix cassée par sa brève apparition au stade Charléty, en soutien de Ségolène, mardi, Renaud a beaucoup parlé et beaucoup chanté (parfois faux, mais ça, on en a l'habitude). En contact permanent avec ses fans du premier rang, qu'il aime tant chambrer, comme ses musiciens, Renaud s'est surtout fait plaisir avec ses chansons préférées, allant jusqu'à rendre un hommage appuyé à sa fille Lolita avec un medley de dix chansons dont elle fut l'inspiration. Il pouvait d'autant plus se le permettre que « Malone » (en ouverture de concert) et Romane Serda, omniprésente, ont été gâtés en première partie de set. Docteur Renaud fut plus d'une fois touchant même si le final en solo, à la guitare, par les titres des années 75-80, en a épuisé plus d'un.

Généreux, fidèle à lui-même et à ce style qu'il a inventé, le chanteur énervant et énervé n'a pas manqué à rendre aussi hommage aux compositeurs qui lui donnent tant, de Jean-Pierre Bucolo et Alain Lantyn présents sur scène, à Franck Langolff récemment disparu. Avec ou sans médaille, Renaud se plie de plus en plus à son statut de classique. Sans bouder son plaisir.

Renaud reviendra aux Francofolies de Spa le samedi 21 juillet.

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