Vos mots, vos textes pour Ingrid et les autres otages

Engagements pour diverses causes, initiées ou non par Renaud...

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Bruno

Vos mots, vos textes pour Ingrid et les autres otages

Message par Bruno »

Bonsoir,

Je change cette bande annonce puisque l'idée de départ a avancé...

Il s'agit ici de créer un fil pour Ingrid, un fil pour les autres otages.

Un fil de mots, un fil d'images...

Comme un recueil, un journal (intime), un blog sur le forum.

Une idée comme une autre…

Pour Ingrid, pour les otages en Colombie :

• Un poème, une chanson,
• Une lettre,
• Une pensée,
• Un témoignage du quotidien,
• Une réflexion,
• Une citation (citez vos sources)

• des dessins, des images.
• Ou autre chose…


Un mot pour Ingrid, un mot pour les autres otages pour montrer qu’on pense à elle, pour montrer qu’ils existent à nos côtés…

On couche sur le papier nos cœurs, on met des lumières sur les mots, du brillant dans les phrases, on rythme le texte de spontanéité, on l’approfondit ailleurs… On sort ses pinceaux, ses gouaches et ses pastels, on essaye de tenir un journal collectif au fil des jours, sans se répondre les uns aux autres (ce n’est pas un topic débat), chacun poste, lit les autres, reposte, etc.

On témoigne qu’elle est là, qu’ils sont présents, qu’on ne les oublie pas, on leur parle comme à des proches, des amis, des frères.

On fera ce qu’on peut avec nos mots, nos images, on verra le résultat à l’usage.

Vous pouvez réagir en privé sur ma boite à lettres pour des conseils, des avis, des critiques, des idées…

Tremper dans vos larmes vos plumes virtuelles, plonger-la dans la vague de vos colères, mouiller-la dans les rivières d’espoir, jeter-vous dans l’eau des rêves qui vous inonde… ce n’est pas un concours, juste une feuille qui se déroule jusqu’au bout.

Il existe une action d’écriture (un peu différente) sur le site d’Ingrid qui consiste à envoyer un courrier à un otage… Mais l’idée de créer ce fil est un peu différente, il s’agit de rendre visible ces personnes dans le HLM (je n’écris pas otages), de les accueillir. Les textes écrits ici peuvent servir là-bas…


Voici l’initiative proposée sur le site de soutien à Ingrid : http://www.educweb.org/Ingrid/indexFr.htm

http://www.educweb.org/Aeropostale/

"AEROPOSTAL 3000
La campagne

Ecrivez un petit mot de soutien
à un ou plusieurs des
3.000 séquestrés en Colombie !
entre autres (mais pas seulement)
à Ingrid Betancourt,
à Clara Rojas,
aux civils, policiers et militaires
qui attendent depuis des années
un accord humanitaire
qui se fait attendre !
Montrez-leur,
et montrez à leurs familles
qu'ils ne sont pas oubliés
Nous mettrons tout en oeuvre*
pour leur faire parvenir"

En toute poésie,
Bruno

PS : merci à tous les particpants de ce fil...
Modifié en dernier par Bruno le 25 oct. 2005, 11:19, modifié 4 fois.
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andré-louis
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Message par andré-louis »

une équipée épique!
(f'murr, le génie des alpages, sabotage et paturage) (sauf erreur dans les tômes)

faut ouvrir un nouveau topic.

a-l
André-Louis
COMITES INGRID BETANCOURT BELGIQUE / FICIB
www.betancourt.info
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alpha
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Message par alpha »

...Ingrid, Clara et tous ceux qui ne sont pas libres:

on pense à vous...
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Tousse pour un, rhume pour tousses.
gonzesse
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Message par gonzesse »

J'ai fait un rêve... 8)
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ac2n
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Message par ac2n »

ESPOIR
"Moi je cultive l'amour sur le fumier du mépris" (Yes papillon-Gari Greù/JG Tartare)

"Le coinT coinT sauvera l'humanité" (ac2n, philosophie de bistrot virtuel)

https://www.facebook.com/Xavisions-399600453546061/
gonzesse
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Message par gonzesse »

:lol: AVIS :roll: :oops:
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Nataly
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Message par Nataly »

FEMINITé, COURAGE, DIGNITé, AMOUR, LIBERTé

Nataly
:wink:
Si tous ceux qui disent du mal de moi savaient ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage ! (Sacha Guitry)
Bruno

Message par Bruno »

Ici, le 21 octobre 2005

Bonsoir Ingrid,


Aujourd’hui, c’était gris,
Jour de pluie,
Ploc sur la vitre…

Gris comme la mine d’un crayon,
Pas en gribouillis,
Mais pour dessiner la tête d’un clown avec des ronds.

Puis nous mîmes des couleurs,
Sans un mot,
On riait dans nos cœurs,
Les mimes du clown ont bonne mine sur les feuilles.

A la récrée,
Il y eut bien sûr une histoire d’amour,
Entre Rachid et Souwadou…
Un bisou,
Un bisou volé… mais c’était quand même un baiser !

J’ai expliqué devant le tableau noir, qu’on n’embrasse pas les filles comme ça,
Rachid ne comprend pas toujours.
Il m’a dit un jour, qu’il était un voyou,
Un voyou de 5 ans et demi dans une bande de vrais grands.
Aussi, dans ses poches, il n’y a pas que des bisous qui se volent,
Des taille-crayons, des gommes, des feutres, le prénom de sa belle.

Mais ce n’est pas lui qui a effacé le mot « ciel » sur la marelle de la cité.

Plus tard, après les poissons panés,
Nous écrivîmes tomate, carotte et aubergine…
Pour rendre compte de nos aventures jardinières.
J’ai mis Rachid avec Souwadou pour qu’ils travaillent ensemble.
Puis j’ai écrit « très bien » sur la feuille de mon rebelle.
Il était fier et Souwadou aussi.

J’ai lu l’histoire d’un arbre que l’on coupe,
Une histoire d’amour dans l’écorce,
Avec des oiseaux, des renards, des fraises des bois,
Rachid écoutait, la main dans celle de sa fleur.

Le soir, son père l'accueillait d'un « connard » parce qu’il ne se dépêchait pas. Il ne m’a pas entendu raconter la journée de son fils.

Aussi, c’est à toi, Ingrid, que je la confie…

En toute poésie,
Bruno

PS : l'idée, c'est décrire quelques mots pour Ingrid...

• Un poème, une chanson,
• Une lettre,
• Une pensée,
• Un témoignage du quotidien,
• Une réflexion,
• Une image, un dessin
• Autres…
Modifié en dernier par Bruno le 23 oct. 2005, 18:41, modifié 1 fois.
gonzesse
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Message par gonzesse »

LA BONTÉ


Vivre en soi, ce n'est rien
Il faut vivre en autrui
A qui puis-je être utile aujourd'hui ?
Voilà chaque matin
Ce qu'il faudrait se dire.

Et le soir quand des cieux
La clarté se retire,
Heureux à qui son coeur
Tout bas aura répondu :
Ce jour qui va finir, je ne l'ai pas perdu.

Grâce à mes soins
J'ai vu sur un visage humain
La trace d'un plaisir
Ou l'oubli d'une peine.
Bruno

Message par Bruno »

LIBRE


Cinq lettres pour l’être… mot à mot dans le texte.



L : celle du papillon, à la volette des couleurs… Lettre pour elle, pour toi Ingrid.

I : debout, droit, le point dans les nuages, la tête en l’air, les pieds sur terre, parce que ton courage s’accompagne de rêves.
Arthur Rimbaud a écrit : I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes
(voyelles)

B : si tu bégaies, le B devient bébé parce qu’on nait libres et égaux… Baies que l’on cueille dans un bois, sucre sur les lèvres… Baie, longue promenade les yeux dans l’océan, reflet de soi, reflet de l’autre.

R : air qui nous porte, nous tourbillonne la tête, l’air de rien, air de fête, air qu’on fredonne :
Renaud a écrit : Nous t’attendons Ingrid
Et nous pensons à toi
Et nous ne serons libres
Que lorsque tu le seras

E : eux, c’est toi, c’est nous, les otages et tes geôliers, les yeux dans les eux de notre humanité… Petite boucle qui nous lie d’amitié, petite boucle qui emprisonne ta liberté. Petite boucle qu’on dénoue dans la grande, aile pour elle, l’aile du papillon aux couleurs délivrées, pour boucler enfin la boucle et répéter ce mot à l’ infini : « LIBRE ».


En toute poésie,
Bruno


PS : l'idée, c'est décrire quelques mots pour Ingrid...

• Un poème, une chanson,
• Une lettre,
• Une pensée,
• Un témoignage du quotidien,
• Une réflexion,
• Autres…
Bruno

Message par Bruno »

COLLAGE DE FLEURS SUR UN BOUQUET POEME



Ces années passées, je reviens au jardin…

La grille a rouillé mais les fleurs sont là.

Aucune herbe en haillons (1) ,
Le printemps est sagement couché sur les pétales, aux côtés de l’automne, de l’hiver et de l’été.

On t’attend.

Je cueille ce bouquet pour égayer la table,
La table de ton premier repas épris de liberté.

Ici, l’herbe ondule au fil du chemin, sous le galop du vent qui rit, les pâquerettes ont fleuri (2) .
Premier sourire dans mon recueil floral, cette fleur qui me dit son nom (3) .
Et cette marguerite séchée tombée d’un autre bréviaire, je la colle à l’oreille d’un nuage (4) .

Puis, mon regard se perd dans ces fleurs sans tige (5) ,
Un papillon-coquelicot (6) poursuit les brumes d’azur,
Je revole comme un martinet au clocher, quand tombent les fleurs de pêchers (7) .

Ici, c’est l’araignée mangeuse de violettes (8 ) qui attache aux tulipes de soie, ses rondes dentelles d’argent (9) ,
Ailleurs la palette est celle du jardin de Monet (10) .


Vois-tu Narcisse-jonquille qui s’interroge sur sa tige (11) ?

Et ce glaïeul fauve,
Cette blancheur sanglotante des lys (12) ,
Ce lilas, ces muguets qui de songeurs nous firent gais (13) !

Plus loin, c’est l’œillet rouge (14) qui tombe sur l’onde sage,
Au milieu des blancs nénuphars, ô fleurs des eaux rêveuses (15) …
Et dans nos rêves, il y a l’espoir en bouton.

Là-bas, je cueille une pensée sauvage (16) ,
Une ipomée perdue loin de son corsage,
Un dahlia vêtu de splendeurs qui retient son odeur (17)
Et l’anémone nombril (18 ) sur un ventre chromatique.

Enfin, d’un geste délicat, j’ouvre sa robe de pourpre au soleil (19) ,
Je place la rose au centre du bouquet.

Bruno

PS : l'idée, c'est décrire quelques mots pour Ingrid...

• Un poème, une chanson,
• Une lettre,
• Une pensée,
• Un témoignage du quotidien,
• Une réflexion,
• Une image, un dessin...
• Autres…

NE ME LAISSEZ PAS SEUL SUR CE FIL DE MOTS….



NOTES
1. C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
(Arthur Rimbaud, le dormeur du val)


2. L'herbe ondule au fil du chemin
Sous le galop du vent qui rit.
Les pâquerettes ont fleuri.
(Sabine Sicaud, printemps)


3. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. (Arthur Rimbaud, Aube)

4. La petite
Marguerite
Est tombé',
Singulière,
Du bréviaire
De l'abbé.
(Georges Brassens, la marguerite)


5. Le papillon, fleur sans tige,
Qui voltige,
Que l'on cueille en un réseau ;
Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l'oiseau !...
(Gérard de Nerval, les papillons)


6. Chaque jour palpite à la colle
De la corolle
Un papillon-coquelicot,
Pur calicot.
(Tristan Corbière, à une rose)


7. Comme un martinet revole au clocher,
Quand je la revis, plein d'ardeurs plus fortes,
Il tombait alors des fleurs de pêcher.
(François Coppée, en automne)


8. Mais l'araignée de la haie
Ne mange que des violettes
(Arthur Rimbaud, Le loup criait)


9. Tout est lumière, tout est joie,
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Ses rondes dentelles d'argent.
(Victor Hugo, spectacle rassurant)

10. Cf. Giverny, le jardin fleuri du peintre.

11. Es-tu narcisse ou jonquille ?
Es-tu garçon ou fille ?
je suis lui et je suis elle,
je suis narcisse et jonquille,
je suis fleur et je suis belle
Fille.
(Robert Desnos. Le narcisse et la jonquille)

12. Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
Et ce divin laurier des âmes exilées
Vermeil comme le pur orteil du séraphin
Que rougit la pudeur des aurores foulées

(...)

Et tu fis la blancheur sanglotante des lys
Qui roulant sur des mers de soupirs qu'elle effleure
A travers l'encens bleu des horizons pâlis
Monte rêveusement vers la lune qui pleure !
(Stepane Mallarmé, les fleurs)

13. Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
De rêveurs nous devînmes gais.
(Charles Cros – les quatre saisons – le printemps)


14. J'ai laissé de mon sein de neige
Tomber un oeillet rouge à l'eau.
Hélas ! comment le reprendrai-je
Mouillé par l'onde du ruisseau ?
Voilà le courant qui l'entraîne !
Bel oeillet aux vives couleurs,
Pourquoi tomber dans la fontaine ?
Pour t'arroser j'avais mes pleurs !
(Théophile Gauthier, j’ai laissé de mon sein de neige)

15. Nénuphars blancs, ô fleurs des eaux rêveuses,
Si vous rêvez, à quoi donc rêvez-vous ?...
Car pour rêver il faut être amoureuses,
Il faut avoir le coeur pris... ou jaloux ;
(Jules Barbey d’Aurevilly)

16. Cf. Claude Lévi-Strauss

17. Un dahlia
Courtisane au sein dur, à l'oeil opaque et brun
S'ouvrant avec lenteur comme celui d'un boeuf,
Ton grand torse reluit ainsi qu'un marbre neuf.

Fleur grasse et riche, autour de toi ne flotte aucun
Arôme, et la beauté sereine de ton corps
Déroule, mate, ses impeccables accords.

Tu ne sens même pas la chair, ce goût qu'au moins
Exhalent celles-là qui vont fanant les foins,
Et tu trônes, Idole insensible à l'encens.

- Ainsi le Dahlia, roi vêtu de splendeur,
Elève sans orgueil sa tête sans odeur,
Irritant au milieu des jasmins agaçants !
(Paul Verlaine)

18. Je suis le corps tout plein d'amour d'une amoureuse,
Boutons rouges, boutons sanglants des pâquerettes,
Vous êtes les fleurons purs et vierges des mamelles.
Anémones, nombrils ! Pommeroles, aréoles !
Mûres, grains de beauté ! Jacinthes, azur des veines !
Je suis le corps tout plein d'amour d'une amoureuse.
(Rémy de Gourmont, la forêt blonce)

19. Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
(Pierre de Ronsard)
Modifié en dernier par Bruno le 23 oct. 2005, 18:46, modifié 2 fois.
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