8 février 62: le Charonne de Renaud !

Engagements pour diverses causes, initiées ou non par Renaud...

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krys
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Message par krys »

Born X a écrit :y'a pas non plus de "c'est comme ça".
C'est comme çà.
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SVPat
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« Se souvenir de Charonne »

Message par SVPat »

« Se souvenir de Charonne »
Hommage .

Il y a 47 ans, neuf manifestants contre l’OAS étaient tués par la police.


Le 8 février 1962, il y a 47 ans, neuf travailleurs syndiqués à la CGT, dont huit étaient membres du Parti communiste (1), étaient tués au métro Charonne, boulevard Voltaire à Paris, par des éléments des brigades spéciales d’intervention lors d’une manifestation pacifique organisée par les syndicats et des partis de gauche (le PCF et le PSU) contre les actions terroristes de l’OAS.
Soixante mille personnes participaient à ce défilé.
Alors que la dislocation de la manifestation était annoncée, la police a chargé avec une violence inouïe. Des centaines de manifestants sont sauvagement matraqués, refoulés dans la bouche de métro et assommés par des jets de grilles d’arbre en fonte, pourchassés dans les couloirs d’immeuble, dans les cafés.
Parmi les victimes, un adolescent de 15 ans et trois femmes.
On dénombrera 250 blessés dont une centaine grièvement atteints.
Cette sauvage répression contre une manifestation pour la paix en Algérie survenait moins de quatre mois après le massacre de plus de cent travailleurs algériens le 17 octobre 1961 à Paris et en banlieue.

« En une période où le besoin est si fort dans la société française et où est légitimement revendiquée une exigence de vérité sur les deux moments de notre histoire nationale récente que sont l’Occupation et les guerres coloniales, il n’est pas inutile de se souvenir de Charonne », déclarent dans un communiqué les organisateurs (CGT Île-de-France, PCF et comité Vérité et justice Charonne)

Hommage sera rendu aux neuf victimes
samedi 7 février à 11 heures à la station de métro Charonne.
puis au cimetière du Père-Lachaise à 12 heures 30.



(1) Daniel Ferry, Hyppollite Pina, Maurice Pochard, Raymond Wintgens,
Édouard Lemarchand, Suzanne Martorell, Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe et Jean-Pierre Bernard.

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SVPat
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[Charonne] Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par SVPat »

Quand la mémoire collective fout le camp...
c'est tout l'Avenir qui est remis en cause !



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[
Paris, février 1962. La perspective d’une fin de la guerre d’Algérie semble s’être éloignée depuis la suspension des pourparlers de paix, le 28 juillet 1961, entre le GPRA. (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) et le gouvernement français. Cependant, dans les arcanes du pouvoir, tout le monde s’accorde à dire que la seule issue possible est l’indépendance de l’Algérie. S’accrochant désespérément à leur rêve d’une Algérie française, les fascistes de l’OAS. (Organisation Armée Secrète), multiplient les attentats en Algérie et en Métropole. Cette stratégie de la terreur vise à mettre la pression sur le gouvernement français, qui se dit de plus en plus favorable à de nouvelles négociations avec le GPRA.

Face à ce “péril brun”, les milieux de gauche se mobilisent autour du Comité Audin (Comité d’intellectuels luttant pour faire la lumière sur la disparition de Maurice Audin, militant du Parti Communiste Algérien), du PCF, de l’UNEF, et du PSU. Dans les universités, des journées de grève sont organisées avec succès, ce qui pousse de Gaulle à déclarer : “Le peuple n’a pas à se préoccuper du problème de l’OAS ; c’est aux forces de l’ordre d’agir”. Cependant, les forces de l’ordre ne sont pas aussi zélées dans leur lutte contre le terrorisme de l’OAS que dans la répression des sympathisants de la cause algérienne. Le 7 février 1962, dix attentats sont commis, à Paris, par l’OAS. Les cibles sont des universitaires, des élus du PCF, des officiers, des journalistes ainsi que le Ministre de la Culture, André Malraux. La bombe qui visait ce dernier blesse grièvement une enfant de quatre ans, Delphine Renard, qui perdra un œil et sera défigurée.

Cette vague d’attentats pousse la gauche à organiser un rassemblement, le 8 février 1962, place de la Bastille à Paris. Or, suite à l’état d’urgence décrété le 21 avril 1961, un arrêté préfectoral interdit toute manifestation sur la voie publique. Cependant, selon certains historiens (dont le Professeur Brunet), le préfet de Paris de l’époque, Maurice Papon, avait envisagé de tolérer la manifestation du 8 février. C’est le Général de Gaulle lui même qui se serait opposé à ce que le rassemblement ait lieu, après l’avoir qualifié de “communiste”, ce qui, dans sa bouche, signifiait clairement “subversif”, voire “dangereux”. De plus, l’interdiction de cette manifestation flattait l’aile droite de ses partisans, en montrant que de Gaulle ne jouait pas le jeu des communistes dans la solution du conflit algérien.

Le jour de la manifestation, les consignes sont claires : il ne faut tolérer aucun rassemblement et “faire preuve d’énergie” dans la dispersion des manifestants. Cette “énergie”, les policiers dépêchés sur place vont la fournir de façon dramatique. Le quadrillage de la manifestation est parfait ; c’est en direction d’une véritable toile d’araignée policière que se dirigent les manifestants, à partir de 18h00. 2845 CRS, gendarmes mobiles et policiers sont organisés en cinq divisions entourant le quartier de la Bastille, de la gare de Lyon aux métros Filles du Calvaire et Saint Ambroise, et de la rue Saint Antoine au boulevard Voltaire.

Côté manifestants, on souhaite un rassemblement pacifique ; un communiqué radio précise, le 8 février, que “les manifestants sont invités à observer le plus grand calme”. En outre, les organisateurs prennent la décision de ne pas défiler, estimant que la police ne chargerait pas un rassemblement statique.

A l’heure du rassemblement, les manifestants se heurtent aux forces de l’ordre. Certains sont reflués sur la rive gauche, alors que, sur la rive droite, la tension monte peu à peu. En effet, quelques affrontements se déclenchent boulevard Beaumarchais. La réponse policière est terrible. On matraque des manifestants, des passants, les hommes, les femmes et personnes âgées, jusque dans les cafés et les stations de métro. L’acharnement est tellement aveugle que même des policiers en civil seront blessés.

Mais c’est boulevard Voltaire et rue de Charonne que la répression est la plus violente. Alors que les organisateurs donnent le signal de dispersion, les forces de l’ordre, commandées par le Commissaire Yser, chargent le cortège. En effet, sur ordre de la salle de commandement, c’est-à-dire du Préfet Papon, il faut “disperser énergiquement” les manifestants. Les policiers chargent avec une telle brutalité et de façon si soudaine, qu’un mouvement de panique s’empare des manifestants, qui tentent de fuir vers la station de métro la plus proche.

Les premières cibles des forces de l’ordre sont des élus communistes, qu’ils frappent à la tête. Puis, c’est au tour des manifestants qui, portés par la foule, trébuchent dans les escaliers du métro et s’entassent les uns sur les autres. Au lieu d’aider les gens qui suffoquent, les policiers les frappent, les insultent, et n’hésitent pas à jeter sur eux les grilles d’acier qu’ils trouvent au pied des arbres, ou encore des grilles d’aération. Le bilan de cette agression fut de huit morts, dont un manifestant de quinze ans. Sept d’entre eux sont morts par étouffement, un des suites de blessures à la tête. Tous étaient communistes.

Au lendemain du drame, la presse, de façon unanime, stigmatise la responsabilité des forces de l’ordre. Le Ministre de l’Intérieur, Roger Frey, rejette quant à lui toute la responsabilité sur le Parti Communiste, qu’il accuse d’avoir tenu la manifestation malgré l’interdiction officielle. Au passage, le ministre assimile les manifestants aux fascistes de l’OAS, car ce sont là, explique-t-il, “deux ennemis de l’intérieur”. De son côté, la population française est largement choquée par ce déchaînement de répression : entre 500 000 et un million de parisiens assistèrent aux funérailles des victimes.


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Le 13 février 1962, le cortège funèbre accompagnant les victimes de Charonne au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, rassemble plus d'un million de personnes.
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Yann quib
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par Yann quib »

Et quand le dernier communiste va disparaitre , y'aura plus personne pour nous rappeler l'histoire !
E kreiz an avel, atao!
docjekyll

Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par docjekyll »

Parce que tu crois en la disparition des communistes ?
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SVPat
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par SVPat »

Sûr que dans l'Histoire "officielle" ILS auront vite fait "d'oublier' certaines Histoire !
Mais, s'il n'en reste qu'un.... :mrgreen:
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Marie la Belge
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par Marie la Belge »

Y en a au moins un autre qui vous l'a rappelée, l'histoire.

Ils sont pas lourds en février
A se souvenir de Charonne
Des matraqueurs assermentés
Qui fignolèrent leur besogne...

La France est un pays de flics
A tous les coins d'rue y'en a 100
Pour faire règner l'ordre public
Ils assassinent impunément.
Elle quitte le vilain phenix mais aimera toujours Renaud.
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Yann quib
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par Yann quib »

docjekyll a écrit :Parce que tu crois en la disparition des communistes ?
bin y sont mal barrés :
Ifop pour Paris Match
Les intentions de vote aux élections régionales de 2010 à deux mois du scrutin – Janvier 2010


• La liste de Lutte ouvrière ...............................................................................................
2
• La liste du Nouveau Parti Anticapitaliste ......................................................................
3
• La liste du Front de Gauche (Parti Communiste et Parti de Gauche) .............................
5
• La liste d’alliance du Nouveau Parti Anticapitaliste et du Front de gauche (ou du NPA et du Parti de Gauche)1 ...........................................................................................
1
• La liste du Parti Socialiste ............................................................................................
27
• La liste Europe Ecologie ................................................................................................
13
• La liste de l’Alliance Ecologiste Indépendante .............................................................
2
• La liste du Modem .........................................................................................................
6.5
• La liste de l’UMP et du Nouveau Centre .......................................................................
27
• La liste Divers droite ......................................................................................................
1
• La liste du Front National ..............................................................................................
8.5
• Une autre liste ................................................................................................................
4
E kreiz an avel, atao!
docjekyll

Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par docjekyll »

On fait dire ce qu'on veut aux chiffres...
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Born X
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par Born X »

le problème de la "mémoire collective", c'est pas qu'elle foute le camp, c'est surtout qu'elle a jamais existée....
La première décision vient du coeur et l'intelligence, dont nous sommes tous dépositaire, doit faire ce que notre coeur décide.
La normalité n'est pas le summum de ce qui peut s'atteindre.
Anne-Claire Damaggio
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SVPat
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par SVPat »

Born X a écrit :le problème de la "mémoire collective", c'est pas qu'elle foute le camp, c'est surtout qu'elle a jamais existée....
....et 36 , 68 voire 81 se sont des N° du Loto ! :mrgreen:
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Born X
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par Born X »

SVPat a écrit :
Born X a écrit :le problème de la "mémoire collective", c'est pas qu'elle foute le camp, c'est surtout qu'elle a jamais existée....
....et 36 , 68 voire 81 se sont des N° du Loto ! :mrgreen:
Ben justement demande autour de toi où à n'importe qui dans la rue et on te répondra pour 1936 "les congés payés" (et la guerre d'espagne?), pour 1968 "le moi de mai" (et les chars russes à budapest alors?) et pour 1981 "l'élection de mitterand" (et la fin de la peine de mort en france?)...
Et c'est pas que la mémoire soit subjective, c'est surtout que c'est ça qu'on a mis dans la tête des gens....
La première décision vient du coeur et l'intelligence, dont nous sommes tous dépositaire, doit faire ce que notre coeur décide.
La normalité n'est pas le summum de ce qui peut s'atteindre.
Anne-Claire Damaggio
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Yann quib
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par Yann quib »

En Espagne on te dira la guerre civile , en Hongrie, Budapest et chez les criminels la peine de mort ! c'est juste une question de priorité egoiste !
E kreiz an avel, atao!
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Born X
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Re: Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par Born X »

Ou des informations qui sont données... sur le moment ou bien plus tard...
La première décision vient du coeur et l'intelligence, dont nous sommes tous dépositaire, doit faire ce que notre coeur décide.
La normalité n'est pas le summum de ce qui peut s'atteindre.
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Marie la Belge
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Re: [Charonne] Quand la mémoire collective fout le camp...

Message par Marie la Belge »

Au moins sur le HLM on se souvient, il y a pas mal de références sur ce forum, par exemple :
http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud ... 13&t=20557
(Je vous fais grâce des autres topics, pour la plupart pourris, et devinez par qui ? :cry: )

Pas mal d'articles dans le Kiosque aussi :
http://www.sharedsite.com/hlm-de-renaud ... t=charonne
Les parents de Renaud avaient participé à cette manif, d'ailleurs tous les "documentaires" qui lui sont consacrés le rappellent.
"Issu d'une famille de gauche, ouvrière par sa mère, lettrée par son père, il situe l'un de ses premiers souvenirs politiques au 8 février 1962, quand ses parents, de retour d'une manifestation pour l'indépendance de l'Algérie, lui expliquent ce qu'ils ont vu au métro Charonne." (Damien Boone)

Un article récent :
http://www.humanite.fr/ne-pas-oublier-l ... nne-564933

Deux références que Damien Boone me communique sur FB :
Ceux que la question intéresse peuvent se reporter à l'ouvrage historien de référence (Charonne, 8 février 1962, Anthropologie historique d'un massacre ; par Alain Dewerpe, fils de Fanny Dewerpe, elle-même assassinée à Charonne) et à la bande dessinée de Désirée et Alain Frappier (Dans l'ombre de Charonne), dont j'avais fait un compte-rendu ici : http://www.actuabd.com/La-rescapee-du-metro-Charonne
Elle quitte le vilain phenix mais aimera toujours Renaud.
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