Avant de lire le sympathique texte d'Akhenaton, j'étais venu pour vous parler, non pas de cinéma (quoique ça ne devrait pas tarder, mon putain de pass sanitaire/vaccinal de merde à la con devant être activé pour la première fois demain, vu que j'ai subi ma deuxième dose il y a une semaine. Oui, je suis désormais un homme "moderne", moderné par Moderna, et, de nouveau, un citoyen à part entière (enfin, provisoirement... Dans 6 mois, je devrai subir une troisième dose pour retrouver ce statut, si j'ai bien tout compris...
), mais de deux magnifiques documents que j'ai récemment regardés sur Disney+ (un homme moderne, je vous dis !
)
C'est bien évidemment réservé aux fans des Beatles (ou, du moins, il faut bien connaître leur œuvre pour apprécier totalement la chose), sinon, y'a des chances que ça vous fasse grave chier. Pour moi, c'était exceptionnel ! Un bonheur intégral !
Dans ce montage d'archives signé Peter Jackson (près de 8 heures d'images et de sons superbement restaurés, répartis sur 3 épisodes), on assiste au processus de création, au génie en action.
Au départ, ces images, tournées en janvier 1969, devaient servir de base à un documentaire cinématographique sur les Beatles au travail, en train de créer de nouvelles chansons en vue de leur premier concert en 3 ans, depuis qu'ils avaient abandonnés la scène pour le studio en août 1966. Concept film/concert imaginé par Paul McCartney afin de relancer la dynamique Beatles, à bout de souffle, et que McCartney maintenait à bout de bras depuis deux ans.
Ça saute aux yeux dès le début du film. McCartney est clairement le seul concerné par l'avenir du groupe, le seul qui s'y investisse à fond, le seul qui ait la patate. Il s'éteint au fur et à mesure que le projet tombe à l'eau et se transforme en l'idée "banale" de faire "seulement" un nouvel album, pendant que les autres, finalement stimulés par leur camarade, reprennent du poil de la bête petit à petit (seul Ringo traverse le film d'une manière égale, efficace, mais comme absent, sauf à la toute fin, où il s'illumine un peu à nouveau). McCartney retrouve sa stimulation à l'idée de jouer sur le toit de l'immeuble pour le documentaire.
Malgré tout ça, ce qui ressort du film, c'est que, contrairement à une idée reçue, malgré les tensions, la fatigue et l'usure, les membres des Beatles s'entendaient toujours très bien, même à la fin de l'aventure ! C'est un vrai bonheur d'assister à la création de nouvelles chansons, de comprendre, de l'intérieur, comment naissaient les chansons de ce groupe fabuleux. L'extraordinaire alchimie entre Paul McCartney et John Lennon est visible, palpable, irradiante. Au détriment de George Harrison, souvent, certes. Et on comprend mieux que ce dernier ait voulu quitter le groupe, tellement il avait plein de (bonnes) chansons à proposer, mais était écrasé par la personnalité, la magie et le génie de composition et d'inventivité de Paul McCartney et John Lennon.
Ces sessions déboucheront sur l'enregistrement, quelques mois plus tard, du dernier album des Beatles,
Abbey Road. Puis, certains morceaux, dont des versions du "Rooftop concert", seront passés à la moulinette Phil Spector pour sortir sur l'album "posthume" (sorti après la séparation officielle des Beatles),
Let It Be. Et je ne saurais assez remercier Paul McCartney d'avoir sorti, en 2003, sous le nom de
Let It Be... Naked, une version plus proche de ce qu'il avait en tête au moment de l'enregistrement de ces sessions. Bien supérieure, selon moi, à la version Phil Spector, même si je m'étais habitué depuis des années à cette dernière. Je trouvais que c'était le moins bon album des Beatles, mais, dans sa version "Naked", il est beau.
Un entretien de 3 heures, réparties en 6 épisodes et filmées en noir et blanc, entre Paul McCartney et le producteur Rick Rubin, enregistrements originaux des Beatles en mains et instruments de musique à disposition. Là encore, le génie de McCartney (et des Beatles) éclabousse les oreilles ! McCartney n'en fait pas des caisses. Il sait juste qui il est, ce qu'il a fait et qu'elle est sa place dans l'histoire du rock et de la pop. En toute modestie (si, si !). A bientôt 80 ans (cette année !), il m'a fasciné par sa santé, physique et mentale, par la clarté de ses souvenirs, par sa vision des choses et de la vie. Ce type me fait beaucoup de bien (il m'en a toujours fait). Si seulement je pouvais vieillir aussi bien... J'espère qu'il nous pondra encore de beaux albums, du calibre de l'excellent
McCartney III, sorti à la toute fin de l'année 2020. Merci pour tout, Paulo !