Cela fait trente sept ans aujourd'hui (putain c'est un méchant coup de vieux en écrivant ça).
Bon je me console en me disant que ce 17 mai 1985 fut joyeux, car trois mois plus tard sur la base aérienne aux côtés des missiles nucléaires du plateau d'Albion (84) dans un treillis, c'était bien moins fun.
J'étais allé à Cannes en famille durant le festival vers 1970, mais en dehors de quelques photos absolument aucun souvenir.
En ce mois de mai, on s'était dit avec ma (récente) copine que ça serait sympa d'aller faire un tour à Cannes pour voir à quoi ça ressemblait le festival.
Deux heures de voiture après on était sur la Croisette assez tôt. On avait fait un peu le tour du palais (ou bunker comme l'appelle les locaux). Pas encore beaucoup de monde dans la matinée, ça commence à bouillir à partir de 17 heures quand tout commence à se mettre en place et que la foule s'agglutine à proximité des marches et le long de la Croisette pour voir défiler des limousines aux verres fumées.
On trainait donc à l'arrière du palais quand un homme en costume d'été nous a approché en nous demandant si nous étions intéressés pour voir le film qui allait être diffuser dans peu de temps.
On n'avait pas compris sur le moment qu'il nous offrait les 2 places, d'où le flottement qui avait suivi.
Voilà, le gars ne pouvait pas y aller, et puis c'est tombé sur nous, il a du penser que faire plaisir à deux petits jeunes ça serait sa BA du jour.
Sur le carton d'invitation il est mentionné "conseil municipal", je suppose qu'il devait en faire partie ou être une des huiles dans les services municipaux cannois.
Le Festival devait distribuer des brouettes d'invitations à plusieurs collectivités locales pour ces séances du matin qui sont aussi celles proposées à la presse.
Bon on n'entre pas par les grandes marches et le tapis rouge, il y a plusieurs accès lattéraux.
Le souvenir de l'entrée dans l'auditorium Lumière est toujours très présent. C'est démesuré, le plafond vraiment très haut, tous ces projecteurs, ce nombre incroyable de fauteuils rouges, on ne voit même pas le fond du balcon.
Le film projeté, en sélection officielle, était canadien
"Joshua Then and Now" avec la sublime Gabrielle Lazure, âgée de 27 ans à cette époque.
En dehors de ça je ne me souviens de rien, quelques scènes près d'un lac il me semble, mais rien, un film banal, ennuyeux même. Heureusement qu'il y avait Gabrielle Lazure.
On a assisté à la première de ce film (je n'arrive pas à savoir s'il fut aussi diffusé le soir en grandes pompes (et talons aiguilles).
Je viens de regarder, je me souvenais pas que c'était réalisé par Ted Kotcheff (Rambo) et qu'il y avait James Woods.
Le film n'est jamais sorti en France (en fait dans très peu de pays) et fut un désastre financier.
Je ne sais pas si je l'ai mentionné, la présence de Gabrielle Lazure fût la seule satisfaction durant la projection.
On a trainé dans la ville ensuite, puis on est revenu dans la soirée et là c'était bondé dans tous les endroits qui permettaient d'avoir une vue sur les marches (les escabeaux avec les photographes pro et amateurs perchés étaient déjà là à l'époque). Donc on n'a pas insisté longtemps, pas d'écrans géants en 1985, juste les cris de ceux qui voyaient quelque chose.
En regardant les archives, Clint Eastwood et Harrison Ford étaient venus en 1985.
Le jour où nous y étions, Patrick Sabatier faisait son direct depuis Cannes du Jeu de la Vérité avec Coluche.
Les seules célébrités aperçues furent Annie Girardot puis Bernadette Laffont sortant d'un hôtel.
...tu brûles mon esprit
Ton amour étrangle ma vie