scubby a écrit : ↑14 juil. 2017, 07:03
Chacun fait ses expériences et tes arguments @Charlie Brown sont tout à fait nobles.
Maintenant, pourquoi cette habitude de toujours vouloir juger négativement les personnes qui fument. Comme je l'ai écris, je suis un fumeur modéré depuis plus de 20 ans et j'apprécie et prend du plaisir à fumer ma clope (quitter une activité, un groupe, aller s'isoler pour un petit moment de détente, ou avec un autre fumeur parfois de vrais moments de partage). Le tout dans le plus grand des respects (jamais en présence de non fumeurs - même à l'extérieur je m'isole, mégots dans les poubelles; oui il y a encore beaucoup d'éducation à faire dans ce domaine). Je pourrais manger une pomme, une carotte, acheter un hand spinner... Mais voilà je suis fumeur et je n'ai nullement l'intention d'en changer. Pas comme argument pour lutter contre les dérives autoritaire sécuriataires/de santé de notre société, mais tout simplement parce que j'aime cela. Après on peut me traité d'endoctriné ou d'esclave des tabagistes. Ben je vis avec et cela n'empêche pas la terre de tourner. Et en fumant tranquillement dans mon coin sans déranger personne, je le fais pour moi, pense pour moi et non toujours agir en fonction des autres.
Voilà, donc message aux nons fumeurs: tant que l'on ne vous dérange pas, laissez-nous nos petits plaisirs! (nous payons déjà beaucoup de taxe pour vous les non-fumeurs, pourquoi vouloir nous tondre encore plus...? Vous êtes après les premiers à descendre dans la rue pour combattre la baisse des budgets).
Oui, je comprends bien tes arguments et surtout ta notion de plaisir. Seulement, tous les témoignages de fumeurs que je connais sont unanimes : les premières fois où ils ont essayé de fumer, ils ont trouvé ça dégueulasse (le goût, la sensation en bouche, l’action sur les poumons… etc…). Le plaisir peut venir, mais seulement après cet effort, cette étape, cette expérience négative (parfois, le plaisir ne vient jamais, c’est juste la dépendance qui joue alors son rôle). Ce qui confirme l’effet "transgression", rite de passage, besoin d'appartenance, besoin d’expérimentation, parfois… etc… dont je parlais dans mon précédent post.
C’est ce qui était bien vu dans le film
Trainspotting de Danny Boyle, consacré aux drogues dures et à l’héroïne en particulier. Il ne camouflait pas la notion de plaisir, voire de pied intégral (bien meilleur que le sexe même, faisait-il dire à l’un des protagonistes). Bien au contraire. Il la mettait même en avant, dans son film, ce qui en fait un film passionnant (en plus d’être un film amusant et stylistiquement impressionnant). Il abordait aussi la dépendance, la destruction et de l’autodestruction, qu’il mettait en balance avec la notion de plaisir et celle de transgression. A la fin, le "héros" devenait "clean", mais c’était pour mieux se jeter, sciemment, consciemment, et ironiquement, dans une autre dépendance, celle des gens "ordinaires", la dépendance à la société de consommation, au travail et aux drogues légales.
Bon, il est clair que le tabac fait moins de ravages immédiats que les drogues dures, parmi lesquelles je range l’alcool, une des pires. Je veux dire que fumer des clopes n’entraîne pas des effets comportementaux dévastateurs pour soi et pour les autres. C’est une destruction plus "civilisée", plus lente, contre laquelle je ne saurais complètement m’élever (il y en a tant d’autres…), à condition que je n’aie pas à en subir les conséquences, ce qui, dans mon cas, n’est pas vraiment le cas. Bon, je n’allais pas quitter mes parents parce que mon père fumait dans la maison et dans la bagnole (en revanche, j’aurais compris que ma mère le quittât parce qu’il était alcoolique. Elle ne le fit pas, mais c’eût été compréhensible), et je ne vais pas quitter ma meuf parce qu’elle fume dans l’appartement. N’empêche que j’aurais passé ma vie à subir le tabagisme, alors même qu’à titre personnel je n’adhère ni au principe de fumer, ni à ses effets.
Du coup, oui, je suis d’accord avec toi. Et je vais même plus loin, puisque je vous laisse vos petits plaisirs alors même que vous me dérangez quotidiennement.
P.S . : En gros, je suis tout le contraire de Sophie du moulin (cf. son post ci-dessus, et tout un tas d’autres posts que j’ai lus sur d’autres sujets). Sophie, elle arrive toujours à plier son entourage à ses "exigences", tandis que moi, je subis mon entourage en permanence et je suis incapable de lui imposer quoi que ce soit. C’est pas très reluisant.