Sophie du moulin a écrit : ↑31 oct. 2017, 09:33
Tha-moumou , j'ai un peu de mal à suivre effectivement tes idées, désolée.
En même temps moi aussi j'ai du mal à me suivre, et je vois bien que je m'exprime comme un pied. D'autant que
Sophie du moulin a écrit : ↑31 oct. 2017, 09:33Mais je ne suis pas d'accord sur un point, à savoir qu'on n'aurait pas besoin des sciences humaines pour faire avancer les choses.
Moi non plus je ne pense pas ça
Je disais juste que ça reste subjectif. J'ai rien contre la subjectivité, ceci dit, et même bien au contraire.
Pour moi l'argument : "c'est ton expérience personnelle" n'est pas correct. Les gens sont globalement pas des abrutis, tout le monde parle de "son expérience personnelle", et quand on cite des études ou des bouquins (ce que je fus un des premiers à faire sur ce forum il y a quelques années, on me l'a suffisamment reproché), ça reste de l'expérience personnelle, parce qu'on n'a pas lu toutes les études ni tous les bouquins. Et ça va peut-être te surprendre, mais ça fait des années que je m'intéresse à fond précisément aux questions en rapport avec les droits des femmes.
Et malgré ça, là, je découvre un truc dont je n'avais pas idée. Je constate par ailleurs qu'une majorité de femmes jeunes (entre 25 et 35, en gros) dans mon entourage minimise beaucoup les choses, et trouve qu'on en fait trop. Alors je m'interroge : y a-t-il autant de victimes que ça ? Sont elles dressées à trouver ça normal ? Je ne sais pas, et je sais d'autant moins que je n'ai jamais été témoin de quoi que ce soit de plus grave qu'un type qui posait un peu trop ses mains sur les collègues et qui arrêtait à la première remarque, et d'ailleurs j'ai toujours trouvé que la remarque mettait bien longtemps à venir. Evidemment, "mon entourage", ce n'est pas un échantillon représentatif, mais c'est pas non plus complètement un détail.
Mon point de vue, c'est que si tant de femmes parlent de cela maintenant, c'est forcément un fait de société. En revanche, rien que l'affaire Weinstein me laisse supposer qu'il y a peut-être beaucoup de victimes pour pas beaucoup de coupables, et sans doute que l'incompréhension entre hommes et femmes vient de là. Les comportements dénoncés sont odieux, mais sans doute pas si répandus que ça.
Maintenant, admettons qu'on en soit témoin et qu'on prenne la défense de la personne agressée. Il y a des féministes, et j'en connais un paquet, qui bondiront en disant "comment ça, prendre la défense ? Les femmes ne sont pas des petites choses fragiles qui ont besoin d'être défendues, c'est aussi macho de défendre une femme que de l'agresser". Celles-là prennent position pour des phases de non-mixité pour que les femmes organisent la résistance entre elles (bon, ça ne change rien aux rapports de pouvoir, à mon avis, mais passons). OK les meufs, organisez vous, c'est légitime.
Mais alors là, nous les hommes non harceleurs (je suis plutôt du genre à attendre le recommandé avec AR, que par ailleurs je ne sollicite jamais explicitement, pour poser les mains sur une femme, et puis comme en plus je suis fidèle, même avec le recommandé je garde les mains dans les poches), non violents, et pas parce qu'on se retient, hein, parce qu'on a vraiment pas ça dans le crâne, on sait pas trop où se mettre.
C'est pas grave, hein, je dis juste qu'on sait pas trop où se mettre, et quand on lit que les femmes sont globalement victimes des hommes, forcément on a envie de répondre "euh t'es pas victime de moi, ma cocotte, par contre toi tu me casses bien les couilles".
Sophie du moulin a écrit : ↑31 oct. 2017, 09:33Tiens pour illustrer, juste un article sur une étude sociologique sur le harcèlement de rue :
http://www.huffingtonpost.fr/2016/11/24 ... _21612869/et quelques phrases intéressantes: L'une des observations de cette étude, c'est que ces femmes ont appris à développer des stratégies pour s'approprier la rue et les transports malgré leurs angoisses. "Elles vont marcher vite, adopter un style vestimentaire qu'elles jugent plus adapté ou encore, plus surprenant, adopter une stratégie de dégoût", détaille Laetitia César-Franquet pour Le HuffPost. "Une étudiante de 22 ans nous expliquait qu'elle refusait de se sentir en insécurité, et qu'elle avait choisi de cracher ou de se racler la gorge" pour dégoûter les potentiels harceleurs.
Deux autres hypothèses sont émises par les sociologues. "D'abord, elles intériorisent la domination sexiste", explique Arnaud Alessandrin. C'est-à-dire qu'elles se font à l'idée que le sexisme fait partie de leur vie, que c'est une éventualité quotidienne. "Ensuite, elles déploient une 'résistance subjective' à ces angoisses". En d'autres termes, elles se disent: "on ne va quand même pas s'empêcher de vivre!". Elles font avec leurs peurs.
Autre point saillant de cette enquête, le fait que 89% des témoins de harcèlement de rue ne réagissent pas. "Ils ont eux-mêmes peur d'être victimes. Mais il faut aussi préciser que les gens sont fatalistes et banalisent les faits, ne veulent pas être exclus de la norme", analyse Arnaud Alessandrin.
Je suis complètement favorable à la verbalisation, à condition qu'il y ait aussi pénalisation. Ce que ne dit pas l'enquête (comme d'hab), c'est la proportion de la population masculine qui se rend responsable de harcèlement.
Il est quand même probable qu'on ne soit pas en train de discuter entre harcelées et harceleurs. Et pourtant, manifestement, il y a des hommes sur ce topic qui se sentent concernés, dont moi. Je ne peux pas parler pour les autres, mais en ce qui me concerne, je n'imagine même pas pouvoir avoir ce type de comportement, même complètement bourré.
Je relève que les sociologues n'émettent pas l'hypothèse qu'il n'y a pas assez flics dans les rues. Et moi il me semble qu'une certaine forme de violence sexistes dans une partie de la population au moins est l'état normal de la société (c'est sur ce point uniquement que je parle de déni de réalité, surtout qu'on s'en sort plutôt bien, en France, par rapport à d'autres pays), et que donc si on veut que ça cesse, il faut passer par la coercition.
Myr a écrit : ↑30 oct. 2017, 22:50
D'ailleurs ce topic n'est pas un débat mais une information
Ben voyons.