[article web] Les trésors cachés de Renaud - 25/11/2010

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23-6-89
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[article web] Les trésors cachés de Renaud - 25/11/2010

Message par 23-6-89 »

Les trésors cachés de Renaud

25 nov. 2010, par Dimitri Vivodtzev

Renaud sort l'intégrale de ses albums studio dans un coffret vinyle collector. L'occasion de (re)découvrir quelques unes de ses créations les plus réussies.

De Renaud, on connaît surtout les tubes des années 70-80 : Laisse béton, Mistral gagnant, Morgane de toi, ou encore Miss maggie. Plus récemment (cela fait quand-même huit ans), le titre Manhattan-Kaboul, en duo avec Axelle Red, lui a peut-être permis d’élargir encore un peu plus son public. Mais certains de ses morceaux sont presque tombés dans les oubliettes. La sortie de cette Intégrale est l’occasion de les (re)découvrir.

Banlieue rouge ou la vie monotone dans une cité ordinaire des années 70-80
Ainsi, la chanson Banlieue rouge est sans doute moins connue que Dans mon Hlm. Pourtant, elle dépeint à merveille la monotonie de la vie d’une quinquagénaire qui « habite quelque part dans une banlieue rouge, mais ne vit nulle part, y’a jamais rien qui bouge ». Le souci du détail, dépeint avec une touche d’ironie sensible, le tout exprimé dans un langage courant, voilà ce qui fait la force de l’écriture de Renaud : « elle dit qu’en tous cas, elle aime pas les humains, pourtant elle a mis le bon Dieu juste au dessus de son paddock, elle y croit si tu veux, mais c’est pas réciproque ».

La génération bande dessinée

Les aventures de Gérard Lambert, album sur lequel est paru ce titre, Banlieue rouge en 1981, fait d’ailleurs la part belle à ce style décalé, cet humour bande dessinée qui a bercé les jeunes de cette génération. Renaud en est vraiment le porte parole. La mère à titi, chanson sortie quelques années plus tard sur l’album Putain de camion, est un peu la petite sœur de Banlieue rouge. Le chanteur nous invite à pénétrer, cette fois-ci clip à l’appui, dans le modeste appartement de son pote Titi.

Parmi les premiers à chanter la banlieue

Depuis le début de sa carrière, en fait, Renaud crée ce lien intimiste entre l’auditeur et ces personnages, qui sont un peu les prédécesseurs des jeunes de cité que chanteront après lui certains rappeurs. Cela est bien visible dans Deuxième génération, une chanson dans laquelle Renaud se met dans la peau d’un jeune Maghrébin de la Courneuve, avec toujours ces touches d’humour audacieuses : « moi le boulot, pour que j’y touche, il me faudrait deux fois plus de doigts, comme quoi tu vois, c’est pas gagné ». On est en 1983, c’est l’année de la Marche des Beurs, et Renaud est vraiment dans l’ère du temps. Comme Balavoine qui sortira deux ans plus tard L’Aziza.

Renaud chante les loubards en blousons noirs

D’autres titres comme La chanson du loubard (1977), ou Manu (1981), avec leur air triste et émouvant, nous plongent eux aussi dans le quotidien de la jeunesse de l’époque, les loubards, les blousons noirs. Lorsque l’un d’entre eux se fait descendre par la police après avoir braqué une banque, les passants s’exclament « c’est bien fait pour sa gueule, ce n’est qu’un petit salaud, on portera pas le deuil, c’est bien fait pour sa peau » (Les charognards, 1977). Une chanson qui, pour certains, correspond encore tout à fait à l’actualité.

Des personnages ordinaires, décrits de façon extraordinaire
Renaud excelle dans l’art de décrire ces petits héros du quotidien, Des mères au foyer ou des délinquants comme nous venons de le voir. Mais aussi des Gitans (Salut manouche) ou des amateurs de castagne à l’ancienne (Baston, C’est mon dernier bal). Parmi ses chansons dans lesquelles il décrit de façon imagée et très réussie des personnages très divers, citons Oscar. Ce titre, qui date de 1981, raconte l’histoire d’un ancien mineur venu du Nord, devenu ouvrier à Paris. Avec toujours ces merveilles que l’on ne retrouve que dans l’écriture de Renaud : « j’ pensais que l’ turbin, c’était un bienfait. Bien fait pour ma gueule, surtout, c’est la mort ». Citons encore La tire à Dédé (1979), hommage aux précurseurs du tunning : « Elle avait les roues arquées, un peu comme j’ai les jambes. Sur le toit et sur le capot, elle avait deux bandes blanches. Le volant en faux bois, les banquettes en vrai skaï. Le klaxon qui jouait Le pont de la rivière Kwaï ».

Ceux qui auront entre les mains le coffret vinyle de Renaud auront donc l’occasion de revisiter ces trésors cachés, ainsi que beaucoup d’autres comme La bande à Lucien, Loulou ou Ch’timi rock. Mais il leur faudra, pour saisir toute l’étendue du talent de Renaud, se pencher également sur ses albums live, et notamment sur les plus anciens. L’intégrale sorti cette semaine ne regroupe en effet que les disques enregistrés en studio, et l’auditeur n’aura donc pas la chance d’écouter Renaud à Bobino, cet album où le chanteur reprend avec brio des vieux airs parisiens sur fond d’accordéon, montrant ainsi cet attachement à son image de gavroche, de titi parigot.


Tous droits réservés Dimitri Vivodtzev. Demandez l'autorisation de l'auteur avant toute reproduction sur Internet ou dans la presse traditionnelle.
source : http://www.suite101.fr/content/les-tres ... z16Tg6WhGU

Aprés Renaud se plaindra qu'on ne parle jamais de ses chansons...
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