VIDEO - Gaston, dessinateur de BD et auteur de "Renaud, né sous le signe de l'héxagone"

[Alinea 427]

https://www.francebleu.fr/emissions/l-i ... ne-3032915

[Sophie du moulin]

Euh "qui pour la première fois, fait l'objet d'une BD" . Ca ne fait tiquer personne?

[Alinea 427]

Effectivement...

[Alinea 427]

Sortie ce-jour :

[Alinea 427]

Les dessins ne semblent d'ailleurs pas extraordinaires à mon goût...

[Alinea 427]

Je l’ai acheté et commencé à la lire, je ne trouve pas les dessins terribles.
En revanche, c’est très fouillé et me semble-t-il, assez précis côté biographie.

Plutôt sympathique, donc, à mon goût.

[Charlie Brown]

Euh "qui pour la première fois, fait l'objet d'une BD" . Ca ne fait tiquer personne?

Non. Je pense que c'est effectivement la première fois que Renaud fait l'objet d'une bande dessinée à caractère biographique.
Les autres BD concernant Renaud sont les deux volumes de La Bande à Renaud parus en 1986 et 1988 (et réédités en intégrale en 2002 et en 2016 avec à chaque fois 3 histoires en plus tirées du nouvel album sorti à ces dates-là), mais ce sont des adaptations de ses chansons en bande dessinée. Même s'il apparaît parfois dedans, c'est seulement en tant que personnage de ses chansons.
Il y aussi les deux volumes des Aventures de Gérard Lambert (parus en 1981 et 1983), BD écrites par Renaud et dessinées par Jacques Armand, mais bon, c'est pas autobiographique...

Les dessins ne semblent d'ailleurs pas extraordinaires à mon goût...

Je l’ai acheté et commencé à la lire, je ne trouve pas les dessins terribles.

Ils ne le sont pas aux miens non plus.
Et, ce qui est rassurant, c'est qu'ils ne le sont pas non plus aux yeux des auteurs !
Par deux fois, le dessinateur, Alain Gaston Remy, se met en scène en disant qu'il a un dessin "trop pourri" (p. 136) puis en abondant dans le sens de Bertrand Dicale quand celui-ci lui dit que ses "dessins sont moches" (pp. 279-280).
Graphiquement, ce que j'ai le moins aimé, ce sont les expressions qu'il donne à la tronche de Renaud, qui ne le mettent pas vraiment en valeur (il a un peu trop souvent l'air "neuneu" à mon goût... )



Bref, j'ai enfin lu cet ouvrage qu'on m'avait offert à Noël ! Mieux vaut tard que jamais, hein...

Et donc, comme l'a mentionné Alinea 427, si les dessins ne sont pas extraordinaires, le fond est plutôt solide.
Je n'ai pas relevé d'erreur majeure. Juste quelques coquilles de datation sans grande importance pour le lecteur avisé, qui aura rectifié de lui-même, mais dommageables pour le novice (par exemple, p. 135 : l'auteur dit qu'il est allé voir la tournée de l'album Morgane de toi en... 1995 ! Et p. 179, il dit que Renaud retourne en studio à Los Angeles en septembre 1985 et que l'album Mistral Gagnant sortira en décembre... 1986 ! Ou encore, p. 185, "Chanson dégueulasse" est datée de... 1980 au lieu de 1988 !)... Bon, allez, sur 314 pages, c'est raisonnable.

La narration est la plupart du temps chronologique, sauf pour quelques thématiques nécessitant une vision légèrement transversale. Le tout entrecoupé de passages appelés "Fan Zone", où l'auteur se met en scène et se raconte dans son rapport à Renaud, passages dans lesquels tout lecteur devrait parfois se retrouver lui-même (ce fut mon cas, par moments).


J'ai même appris des trucs ! Si, si !
Alors peut-être que ce sont des choses que certains d'entre vous connaissaient déjà, mais moi, ça m'avait échappé !

Par exemple, p. 17, après le plastiquage par l'OAS, le 29 mars 1962, de l'appartement au 6ème étage de l'immeuble où vivent Renaud et sa famille (juste au-dessus d'eux, donc), la une du quotidien Paris Jour montrerait une photo du jeune Renaud (qui n'a pas encore 10 ans) dans les décombres.
Il me semble que je n'ai jamais vu ni cette une ni cette photo ! Si quelqu'un (Jeep, au hasard ? ) la connaît et/ou la possède, j'aimerais bien la voir.

Je ne me rappelais pas que Renaud avait fait une première dépression (p. 48) lorsqu'il vivait chez sa tante, Madeleine Séchan, à Avignon, chez laquelle l'avaient envoyé ses parents lorsqu'il avait décidé d'abandonner le lycée et de trouver du boulot (il apprendra la dactylographie chez Pigier, pendant ce séjour).

Je ne me souvenais pas non plus que Renaud chantait "Hexagone" dans la rue dès 1972, soit trois ans avant de l'enregistrer ! (p. 67), ou qu'il avait décidé qu'on ne mette pas son nom complet sur la pochette de son premier album, mais seulement "Renaud", de peur que son père (prof et écrivain) et son grand-père (helléniste renommé, professeur à La Sorbonne) aient honte de voir leur nom de famille sur la pochette de disque d'un "gugusse". (p. 78).


Moscou, juillet 1985. A la façon dont les auteurs présentent l'anecdote (p. 141), on dirait que c'est suite à son entretien avec "la plus grande star du rock soviétique", Alla Pougatcheva (compromis de Kim Wilde et de Michelle Torr", disent-ils), en présence d'agents du KGB, visiblement, lors duquel il lui répond qu'il écrit aussi des chansons politiques comme "Déserteur", que tout a dérapé.
Est-ce que la décision de faire capoter le concert de Renaud à Moscou au moment où il se met à chanter "Déserteur" a été prise suite à cet entretien ?
Ou est-ce que c'est la version de Renaud, à savoir que tout était prévu à l'avance pour l'humilier et le détruire, dès l'invitation lancée par les Jeunesses Communistes lors du concert de la Fête de L'Huma à La Courneuve en septembre 1984 ?
Quoi qu'il en soit, c'est clairement cet épisode moscovite qui a hélas déclenché les crises paranoïaques de Renaud, principales responsables de sa longue autodestruction, et les auteurs lui donnent la place centrale qu'il mérite.

Par ailleurs, pour rester à Moscou, j'ai appris que ce n'était pas devant une statue de Lénine, dans le parc au pied de l'hôtel Ukraine où il résidait, qu'il a écrit "Fatigué", mais devant une statue de Taras Chevtchenko, poète romantique de XIXème siècle, "considéré comme le père de la culture et de la nation ukrainiennes" (p. 150).


L'histoire des animaux du Museum d'Histoire Naturelle (p. 191), en partie remis sur pied grâce à Renaud, m'avait échappé. C'est émouvant, même si c'est raconté de manière ridiculement édifiante.

Et je ne me rappelais pas que c'était parce que quelqu'un lui avait dit que Patrick Bruel avait accepté le rôle de Lantier que Renaud avait finalement décidé de jouer dans le film de Claude Berri, après des années de refus. (p. 199). Qu'il est con, ce Renaud !


Sinon, pour les périodes récentes, y'a deux trucs qui m'ont gêné :

Romane Serda et Renan Luce sont mentionnés comme compositeurs de l'album Les Mômes et les enfants d'abord (p. 296), mais pas le principal compositeur et producteur, Thierry Geoffroy, dont le nom n'apparaît d'ailleurs nulle part dans le bouquin, de même que celui de Michaël Ohayon, pourtant principal artisan de l'album Toujours debout ! J'ai trouvé ça un peu honteux.

Enfin, à titre personnel, je regrette aussi qu'il n'ait été fait aucune mention au forum du HLM des fans de Renaud ! Bloodi est présenté comme une "vieille connaissance de Renaud" (p. 298). Ça leur aurait arraché la gueule de dire que c'était parce que Renaud avait assidûment fréquenté le forum fin 2005 qu'il avait rencontré Bloodi, alors éminent artisan du site et membre actif du forum ? (Pour Pierrot, il est plus ou moins expliqué comment il l'a rencontré et quel est son métier, par exemple...)


Dans l'ensemble, c'est quand même un bon bouquin, allez. Même si chacun pourra regretter que tel aspect ou telle période de la vie de l'artiste ne soit pas assez mis en valeur (ou le contraire… mais c'est la limite de l'exercice), l'essentiel est là, et les clefs pour comprendre des pans importants de sa vie et de son œuvre sont données et compréhensibles.


(Bon, les bouquins biographiques, c'est fait. Les analyses de l'œuvre, c'est fait aussi. Les documentaires TV, c'est fait. Les adaptations de chansons en BD et les reprises de chansons par d'autres chanteurs, idem. L'exposition, c'est fait. La BD biographique, c'est désormais fait. Il ne manque plus que le film de fiction avec un acteur pas crédible dedans, voire un jeu de société ou un jeu vidéo sur l'univers ou le parcours du héros, et on aura coché toutes les cases, ou presque... )

[ac2n]

Salut Charlie !

[adieu minette]

Charlie est de retour ! Soit une hausse de 50% du nombre de participants.

[Marie la Belge]

Enfin, à titre personnel, je regrette aussi qu'il n'ait été fait aucune mention au forum du HLM des fans de Renaud ! Bloodi est présenté comme une "vieille connaissance de Renaud" (p. 298). Ça leur aurait arraché la gueule de dire que c'était parce que Renaud avait assidûment fréquenté le forum fin 2005 qu'il avait rencontré Bloodi, alors éminent artisan du site et membre actif du forum ? (Pour Pierrot, il est plus ou moins expliqué comment il l'a rencontré et quel est son métier, par exemple...)

C'est dans le cadre du site plutôt que du forum que Renaud et Bloodi ont fait connaissance, et c'était bien avant fin 2005 !

[Charlie Brown]

Salut Charlie !

Salut ac2n ! La pêche ?

Charlie est de retour ! Soit une hausse de 50% du nombre de participants.

Ouh la ! T'emballes pas... Bon, je suis en congés (mais pas parti en vacances) et les Jeux Olympiques sont terminés, donc, oui, y'a une chance que je revienne un peu traîner par ici... Mais on ne saurait jurer de rien ! Là, c'était surtout parce que j'avais un truc à dire, en tant que fan qui a lu un livre.

C'est dans le cadre du site plutôt que du forum que Renaud et Bloodi ont fait connaissance, et c'était bien avant fin 2005 !

Ah... Je savais pas, au temps pour moi... Je croyais que Renaud avait fait appel à Bloodi parce qu'il était nul en informatique et novice en forum.
Je fais donc autant de bourdes de datation et de chronologie que Dicale et Remy ! Ils sont donc deux fois plus pardonnés.

Et, du coup, c'était quand cette rencontre ? Et à quelle occasion, rapport au site ?
(Oui, j'ai soif de connaissances fanesques en ce moment, et j'aime combler mes lacunes. )

[Jeep]

Par exemple, p. 17, après le plastiquage par l'OAS, le 29 mars 1962, de l'appartement au 6ème étage de l'immeuble où vivent Renaud et sa famille (juste au-dessus d'eux, donc), la une du quotidien Paris Jour montrerait une photo du jeune Renaud (qui n'a pas encore 10 ans) dans les décombres.
Il me semble que je n'ai jamais vu ni cette une ni cette photo ! Si quelqu'un (Jeep, au hasard ? ) la connaît et/ou la possède, j'aimerais bien la voir.

Je ne connaissais pas ce quotidien.
Existence brève 1959-1972, pour résumer : "France Dimanche" au quotidien.
Il y a maintenant un très grand nombre de quotidiens en ligne sur le site Retronews (BnF) mais il y a une limite légale d'années après la parution a respecter. Et c'est au bon vouloir des propriétaires de ces quotidiens si ils existent encore.
En gros, pas grand chose après 1958.

J'ai bien trouvé Renaud en couverture (eBay) mais en 1967. Un défilé olympique qui a mal fini.
Cette une donne une idée du contenu quotidien de ce canard :

[Charlie Brown]

Merci Jeep !
Je vois, sur la (magnifique) une que tu as postée, que c'est un journal édité par Cino Del Duca, que je connais comme éditeur de magazines BD et producteur de films. Je ne savais pas qu'il avait fait aussi ce genre de choses... (France Dimanche, Paris Jour, ça se tient, comme concept et comme nom. )


Voici la reproduction de la une dessinée par Alain Gaston Remy dans sa BD :




Si jamais ça dit quelque chose à quelqu'un... Une édition datant sûrement du lendemain de l'attentat, soit le 30 mars 1962.

[adieu minette]

J'ai trouvé celui où on parle du hlm :

[Jeep]

Moscou, juillet 1985. A la façon dont les auteurs présentent l'anecdote (p. 141), on dirait que c'est suite à son entretien avec "la plus grande star du rock soviétique", Alla Pougatcheva (compromis de Kim Wilde et de Michelle Torr", disent-ils), en présence d'agents du KGB, visiblement, lors duquel il lui répond qu'il écrit aussi des chansons politiques comme "Déserteur", que tout a dérapé.
Est-ce que la décision de faire capoter le concert de Renaud à Moscou au moment où il se met à chanter "Déserteur" a été prise suite à cet entretien ?
Ou est-ce que c'est la version de Renaud, à savoir que tout était prévu à l'avance pour l'humilier et le détruire, dès l'invitation lancée par les Jeunesses Communistes lors du concert de la Fête de L'Huma à La Courneuve en septembre 1984 ?
Quoi qu'il en soit, c'est clairement cet épisode moscovite qui a hélas déclenché les crises paranoïaques de Renaud, principales responsables de sa longue autodestruction, et les auteurs lui donnent la place centrale qu'il mérite.

Par ailleurs, pour rester à Moscou, j'ai appris que ce n'était pas devant une statue de Lénine, dans le parc au pied de l'hôtel Ukraine où il résidait, qu'il a écrit "Fatigué", mais devant une statue de Taras Chevtchenko, poète romantique de XIXème siècle, "considéré comme le père de la culture et de la nation ukrainiennes" (p. 150).

La dernière partie de ce que j'ai cité de ton message m'a fait ouvrir un topic ailleurs sur le forum.
Ça va être "Twist again à Moscou" ...

L'Hôtel Ukraine tel que l'a connu Renaud en 1985.
En fait il n'a pas changé du tout, sauf le nom c'est un Radisson maintenant. Et pour le moment il s'appelle toujours Ukraine, mais ça peut changer un jour...
Un bâtiment très haut et stalinien comme plusieurs autres à Moscou (et il me semble d'autres grandes villes de l'ancien bloc de l'Est).
La très longue avenue qui longe la Moskova et qu'on voit contourner l'hôtel porte le nom de Taras Chevtchenko. Les quais aussi se nomment Chevtchenko.
Si tu regardes de près la carte postale, on voit la statue de Chevtchenko sur la pelouse devant l'hôtel.
La statue peut disparaître aussi un jour...Vladimir très énervé depuis quelques jours.







En russe, Tarasu Grigorbevichu Tchevchenko :



Est-ce qu'il y avait des bancs en 1985 ?
https://maps.app.goo.gl/VzkM1mNqjs5FBcf18

J'ai posté la vidéo de la gamine jouant aux échecs, car quand on a commencé à parler des échecs, le souvenir du Parc Gorki m'est revenu avec toutes les tables avec des échiquiers sous les arbres. La gamine joue dans le Parc Gorki sur la vidéo.
C'est au théâtre de verdure du Parc Gorki qu'a eu lieu le concert de Renaud lorsque des "spectateurs" à la solde du PCUS quittent les gradins durant Le Déserteur.