Lolita Séchan, la fille de Renaud, vient de sortir son 3éme livre ( "Marshmalone") début septembre 2010 (références exactes ci-aprés).
Présentation par l'éditeur :
Voilà, j'ai lu Marshmalone de Lolita Séchan !Lolita est une adulescente comme les autres : elle collectionne tout un tas d’objets inutiles (qu’elle conserve toujours), se délecte de ses souvenirs d’enfant et s’est beaucoup ennuyée sur les banquettes du Paris Paris. Lors de son séjour à Montréal, où elle suit ses études, elle apprend avec horreur qu’elle va avoir... un petit frère. Mais c’est impossible !
Et pourtant, Marshmalone arrive, provoquant le désarroi de Lolita, qui a grandi en tant que fille unique et doit maintenant partager son père avec ce nouvel arrivant. Contre toute attente, le tout petit frère force la jeune fille à devenir une grande soeur tour à tour dubitative, jalouse, sadique, émue, et finalement conquise, qui ne cesse de s’interroger sur le sens de la vie.
Au travers de chapitres courts, comme autant d’arrêts sur images, l’enfance de Lolita se fait si loin si proche, tandis que celle du petit garçon, dont elle est le témoin privilégié, lui répond en écho.
Une vision moderne et intimiste d’une jeune fille de son temps.
Commentaire personnel ! Si vous êtes pas d'accord vous pouvez le dire !
Voilà comment ce projet était présenté au départ :L'auteur et la présentation officielle de son ouvrage, associés à la presse spécialisée auront beau dire que même s'il sagit de la fille de Renaud qui a écrit ce livre, ce livre ne comporte pas d'informations croustillantes et "people" sur la vie de Renaud et que c'est juste le cas d'une femme de 25 ans qui apprend qu'elle va avoir un petit frére, pour qui a suivi la carrière de Renaud et connait un peu ses chansons, cet ouvrage fait écho à bien de petites choses avec la vie et l'oeuvre de Renaud.
Des trois livres de Lolita Séchan, c'est sans aucun doute le plus "renaudien", et c'est bien celui que je conseillerai le plus à un fan de Renaud qui voudrait lire ce que la fille de Renaud - tant chantée par ce dernier - fait aujourd'hui.
Renaud lui faisait d'ailleurs dire dans une de ses chansons "Quand j's'rais grande j'veux être heureuse, Savoir dessiner un peu". Eh bien c'est réussi ! Le dessin est loin d'être parfait, mais il est là !
Ce qui est surtout touchant c'est de trouver une grande proximité avec l'oeuvre de Renaud. Primo le théme de la famille et de l'enfance est abordée tout autant par Lolita dans ce livre que par Renaud dans ses chansons et ses multiples interviews au cours de sa carrière. Secondo, parce que dans les deux cas, l'oeuvre se veut largement autobiographique (même si on peut supposer que pour arranger les choses, il y a une part fictionnelle). Tertio, parce c'est la destinée du petit-dernier de la famille qui est relatée dans l'oeuvre (Lolita puis Malone, par Renaud - Malone, par Lolita). Bref, Lolita s'inscrit avec cette ouvrage dans la lignée familiale, comme son "papou" et son grand-père qui écrivait des livres pour enfants.
Le fait que l'histoire nous emméne entre Montréal au Québec, Paris, le 14éme arrondissement (Montparnasse) et l'Isle sur la Sorgue, endroits que Renaud a habité à différentes périodes de sa vie (et donc sa fille avec lui quand elle vivait chez ses parents me direz vous, mais pas seulement pour le 14éme et Montréal), montre bien l'authenticité de ce récit, alors que ces lieux auraient pu être gommés vu qu'ils ne sont en rien utile au récit en lui-même. Pour le fan de Renaud, ils sont sans doute évocateurs.
Et ce n'est pas que le petit-frère qui est évoqué, mais comme dans les chansons de Renaud, toute la famille y passe ! La mère, le père, la belle-mère, le grand-père, la grand-mère, le cousinage. L'importance de la famille, importance en elle-même sans doute, mais aussi utilisée pour nourir l'oeuvre artistique (ce livre, et les chansons de Renaud). On avait une vue de la famille Séchan au travers de Renaud, on en a une autre ici à travers l'oeil de Lolita. Et les deux se complétent, se répondent l'une à l'autre.
On retrouve des thématiques communes avec celles de Renaud (dans ses chansons, ou données dans ses interviews), en vrac : les souvenirs d'enfance, l'angoisse de l'avenir, la nostalgie de l'enfance perdue, la peur de ne pas être aimé, la collectionnite aïgue, le fait d'aimer raconter des histoires.
Pur hasard diront certains, mais on peut voir aussi dans ce récit différents rapprochements avec des chansons de Renaud. Lolita babysittée dans Baby Sitting Blues, devient la Baby Sitter de Malone. Elle se retrouve devant un aquarium avec un poisson rouge. La chambre de Lolita (son amoureux est-il cachée sous son lit ?). La propre représentation de Lolita en train de fumer ( comme son père , et avec lui ). Se faire chier en boite comme on peut se faire chier à son dernier bal ! Allusion fugaces, conscientes ou inconscients, cela fait partir du mystére.
Au passage un Renaud dessiné par Lolita ! (en plus de l'association faite entre le ricard et son père)
Et de cet "héritage" elle ne s'en cache pas, allant même jusqu'à parler de d'un des héritages les plus intimes, celui des "névroses parentales".
Bref, je crois que de part toutes ces correspondances, tout ses thémes qui se répondent l'un à l'autre au travers des deux oeuvres, nous avons à faire là à une autobiographie sensible et franche (même si fort partielle - vu le sujet abordé et la forme que prend cet ouvrage).
Remerciements faits à "Malone de s'être fait volé quelques bouts d'enfance" comme Renaud a si bien su en voler à sa fille Lolita (qui a l'adolescence ne voyait pas cela d'un trés bon oeil) pour notre plus grand plaisir ! Vlan, elle aura pu se venger sur Malone en le "traumatisant" - mission qu'elle se donne au début du récit - , au final ici par cet ouvrage et le dessin. Pov'gosse qui ne demandait rien et le voilà déjà (comme Lolita auparavant) à sa naissance immortalisée dans une oeuvre.
A noter qu'on retrouve aussi Gérard Lo Monaco dans les remerciemnets (qui a participé aux visuels de plusieurs albums de Renaud si mes souvenirs sont bons, mais là je ne saurai plus dire lesquels).
Voili voilà.
Et le prix est fort correct !
Références :Ce projet "plus renaudien" que ses deux précédants livres, avait pour idée au départ d'évoquer son père et son petit-frére Malone : " En gros, la structure sera simple : La naissance de mon petit fère et toute l’évolution de nos rapports, ce qui entraine des souvenirs de mon enfance et, intercalés au milieu des histoires, des dessins uniques au crayon avec mes influences enfantines. Peter Pan, Alice, Héloïse, Totoro, Ernest et Célestine, Rendez-moi mes poux… " (voir à http://www.sblorf.com/category/marshmalone/ ). Ça donne quelques planches en référence à son père et son petit frère !
Auteur : Lolita Séchan
Editeur : Helium
Date de parution : septembre 2010
Collection Album Jeunesse
ISBN : 9782358510363
Illustrations couleur 112 pages - 15 * 21 cm
Prix indicatif : 10,90 euros
(image de Lolita Séchan, concernant le projet Marshmalone, y'en a d'autres mieux à mon avis, et plus dans une thématique renaudienne mais les images ne rentraient pas ici, voir à voir à http://www.sblorf.com/category/marshmalone/ )
Et un article dans Paris Match de début septembre 2010 !
source :Lolita Séchan Plume d'enfance
La France a été morgane d’elle ! Fille de Renaud et aujourd’hui épouse de Renan Luce, elle publie son second récit pour enfants.
Par Mariana Grépinet - Paris Match
Ses personnages aux mines enfantines portent des costumes de lapin. Surtout à cause d’une faiblesse en dessin : « Des tenues un peu amples évitent de s’attarder surles détails de l’anatomie humaine », confesse Lolita, tout juste 30 ans. Son roman graphique s’adresse d’ailleurs plus aux trentenaires nostalgiques. Avec humour et une bonne dose d’autodérision, la jolie brune y raconte l’arrivée de son petit frère, Malone. Elle qui a grandi en tant que fille unique doit apprendre à partager son père avec ce nouveau venu. L’occasion de revenir dans le monde de l’enfance. Elle jure que, dans son livre,« tout est vrai ». Du prénom du petit frère aux remarques de son père, en passant par les jeux de mots du gamin.
Quid de la page où l’on voit Malone montrer du doigt une publicité pour une bouteille de Ricard et dire : « Papa ! » ? « Ça l’a fait rire », assure Lolita, qui concède que le dessin suivant, où l’on voit le petit garçon pointer une paire de chaussures à 200 euros et dire : « Maman ! », a moins plu à sa belle-mère... La jeune femme dessine depuis toujours. Passée par une école de cinéma après des études de psychologie et de dessin, elle devient assistante de réalisation pour le film « Wanted » de Brad Mirman, dans lequel jouent Depardieu, Hallyday et... Renaud ! Un casting d’enfer pour « un film de merde, il faut le dire ». Elle part pour Montréal et lâche le ciné pour se consacrer à l’écriture. En 2006, un petit éditeur la repère et publie son premier roman pour enfants, « Les cendres de maman » (éd. Les 400 coups). Aujourd’hui installée à Paris, elle bosse dans un atelier avec cinq autres dessinateurs, dont Pénélope Bagieu, la star des blogs BD.
« Pas question de me
séparer de mes jouets ! »
La naissance de son cadet l’a replongée dans le monde de l’enfance. « J’ai fait une petite régression », ironise-t-elle. Et de rappeler qu’elle a grandi dans un univers « très créatif » et a eu « une enfance privilégiée ». Elle raconte cette chasse au trésor imaginée par son père alors qu’elle avait 8 ans. « En cueillant des framboises au fond du jardin, je suis tombée sur une bouteille contenant une vieille carte écrite par un chevalier. Brûlé sur les bords, le parchemin me renvoyait à un autre endroit dans le Luberon... Nous y sommes allés et avons creusé et creusé. On a fini par tomber sur un coffre rempli de pièces en or ! »Aujourd’hui, en pleine « adulescence », Lolita parle de ses propres obsessions. Comme cette manie de tout collectionner : « Un monstre en plastique, une feuille d’automne sèche, tombée d’un arbre directement dans mes mains ; des Post-It avec des petits mots...
Collectionner, ça protège...», dit-elle. Elle a aussi conservé toutes ses peluches. Le chanteur Renan Luce, qu’elle a épousé l’an passé, s’amuse en disant qu’elle aura plein de jouets pour leurs enfants. « Mais il n’est pas question que je les donne ! » râle-t-elle. Et puis, elle n’est pas vraiment pressée.Entre un mari et un père tous deux troubadours, elle a vaguement essayé d’écrire des chansons. « Mais raconter une histoire en musique en trois minutes, je ne sais pas faire. » D’ailleurs, la musique, c’est un peu l’échec de sa vie. « J’ai tout essayé : piano, violon, accordéon, saxo, et guitare avec Renan, qui essaie de m’apprendre...» Mais la trentenaire n’a pas la patience. Elle redoute la comparaison et les critiques : « Si c’est pour se jeter dans la gueule du loup...» A l’aise dans son domaine, où elle ne doit rien à personne, elle prépare déjà son prochain récit. Une histoire de loup, justement...
http://www.parismatch.com/Culture-Match ... ce-210748/