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Bertrand Cantat...
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Re: Bertrand Cantat...
Soutien au peuple afghan et aux ukrainiens.
Re: Bertrand Cantat...
Je ne vois pas en quoi Marie mélange quoi que ce soit. Son post est au contraire limpide, et résume en une phrase ce que j'essaie laborieusement de dire depuis 3 pages...Myr a écrit : ↑15 oct. 2017, 10:47Mai oui. Et toi s'il te plait ne mélange pas tout non plus.Marie la Belge a écrit : ↑15 oct. 2017, 10:32 Ce drame n'a rien à voir avec les femmes battues et la violence conjugale, c'était un clash entre deux personnes complètement bourrées et défoncées. Ce n'est ni pardonnable ni excusable, mais ne mélangez pas tout s'il vous plaît.
Je ne comprends pas où se situe le manque de fair play et le procès d'intention? Peut être que c'est juste qu'on ne parle pas de la même chose, finalement? Moi je reste persuadé que l'interprétation que tu as des faits et gestes de Cantat découle de ce que tu penses de ce qui s'est passé à Vilnius et auparavant. Tu avais "lu" cette violence en lui, et, au fond, ce qui s'est passé avec M.Trintignant te donne raison. Sauf que tu n'en sais rien...Perso, j'ai déjà frappé une femme. Dit comme ça, on peut se dire que je suis un vrai salopard. Mais vous ne savez rien de ce qui s'est passé les jours, les semaines, les mois, qui ont précédé ça, ni le jour même. J'ai juste eu de la chance qu'elle ne se cogne pas la tête contre un radiateur. Et tout à fait franchement, elle aussi a eu cette chance, que je ne me fracasse contre rien, parce que, même si j'étais plus fort physiquement, sa hargne, sa violence auraient pu me faire très mal aussi. Voila. C'est mal, hein? D'ailleurs je ne me le pardonne pas. Et bien sur que si, il y a de la morale dans l'interprétation qu'on peut donner à ces faits, si on est en dehors, malgré ce qu'en dit Casimir...Myr a écrit : ↑15 oct. 2017, 10:46Voilà, c'est juste ça. " À leur place je me serai abstenu"
On s'en fout pas. On parle de ce qu'on a au fond des tripes et du cœur. Le reste ce sont des constructions cérébrales et des combats qui n'ont à mon sens pas leur place dans une situation comme celle-là.
Et le plus dingue c'est que cest impossible de le communiquer. Quand on ne veut ni entendre ni voir, on n'entend et on ve voit pas. Et on continue le procès d'intention. Je ne trouve pas ça fairplay du tout.. Je te réponds à toi Lucien, mais j'ai bien vu qu'Aîdos le dit asssi.
Comment ne pas être d'accord avec ça? C'est tellement évident...Myr a écrit : ↑15 oct. 2017, 10:46 Et puis, je suis d'accord qu'il n' a pas à payer pour les autres, il n'ets le symbole de rien. Mais il est révélateur d'une incompréhension, d'une incapcité à voir la violence là où elle est : tout près de nous, même chez des gens sympas, et même chez quelqu'un qu'on aime. C'est ça la violence, et c'est ça qui est inacceptable.
Je pense que tu n'utilises vraiment pas le bon mot. Voila la définition du Petit Larousse, pour la manipulation: action d'orienter la conduite de quelqu'un, d'un groupe dans le sens qu'on désire et sans qu'ils s'en rendent compte. Cantat ferait ça? J'aimerais bien que tu m'expliques où et comment, et surtout pourquoi (c'est lui, avec tous ses réseaux secrets, qui choisirait les Unes des Inrocks??) De la même manière que j'aimerais bien savoir à quel moment il s'est posé en victime censurée par les médias...J'ai suivi l'affaire d'assez près (mais des choses ont pu m'échapper, bien sur), mais je ne l'ai jamais entendu se plaindre. Qu'il ait pensé au suicide, et qu'il en parle dans une interview, ok (je crois d'ailleurs que c'était celle des Inrocks dont parle Jeep), mais qui ne l'aurait pas fait? A moins qu'on ne lui reproche d'être toujours vivant, ne serait ce que pour ses enfants, je comprends pas trop cette critique...D'autre part, tu le sais, toi, s'il n'a pas donné du fric à des associations de femmes battues, ou victimes de violences conjugales? Parce qu'en parler...mouais, franchement, je suis sur que ça lui serait retombé sur la gueule d'une manière ou d'une autre. Trop de tensions, trop de médiatisation...Myr a écrit : ↑15 oct. 2017, 10:46 Je vais dire, à la limite, si son histoire est récupérée pour dénoncer quelque chose de graivissime qui est en effet la violence conjugale (c'est quand même pile de la violence dans un couple non ?), la limite. Si au moins il pouvait aider à faire avancer la cause plutôt que de se placet en victime. C'est EXACTEMENT ça la manipulation. Il pourrait sortir de cette histoire en parlant, en essayant d'aider d'autres personnes pour éviter d'autres drames passionnels, ou d'autres sortes de violence. Il pourrait mettre sa vie au service d'autre chose que lui-même.
Au lieu de ça on a quoi ? pauvre chouchou censuré (beaucoup moins que d'autres artistes, en passant), victime des médias… on croit rêver quand même. En une des inrrockes et victime dse médias.
Ceci dit, et je l'ai écrit dès mon premier post, sa posture lorsqu'il est revenu, a été plus que lamentable (mis à part, donc, ce magnifique disque de Détroit).
La encore, je ne vois vraiment pas où j'ai pu me foutre de ta gueule...
Sinon, toi qui voulais nous laisser "discutailler", (c'est marrant, quand tu interviens, on parle, sinon on discutaille...) t'es absolument pas obligée de répondre, hein.
"La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou".
Re: Bertrand Cantat...
Je vous invite à rechercher sur un moteur de recherche les résultats pour cette association de termes : violence conjugale et alcoollucien a écrit : ↑15 oct. 2017, 22:10Je ne vois pas en quoi Marie mélange quoi que ce soit. Son post est au contraire limpide, et résume en une phrase ce que j'essaie laborieusement de dire depuis 3 pages...Myr a écrit : ↑15 oct. 2017, 10:47Mai oui. Et toi s'il te plait ne mélange pas tout non plus.Marie la Belge a écrit : ↑15 oct. 2017, 10:32 Ce drame n'a rien à voir avec les femmes battues et la violence conjugale, c'était un clash entre deux personnes complètement bourrées et défoncées. Ce n'est ni pardonnable ni excusable, mais ne mélangez pas tout s'il vous plaît.
C'est dingue de nier l'évidence à ce point.
Casimir un cono
Qui c est qui dit bravo ?
Qui c est qui dit bravo ?
Re: Bertrand Cantat...
Je pense que (PEUT ETRE) ce qu'ils veulent dire c'est qu Cantat a eu un accès de violence (fatal) mais qu'il ne battait pas Marie ou ses femmes avant cela (?)Casimir a écrit : ↑16 oct. 2017, 00:01Je vous invite à rechercher sur un moteur de recherche les résultats pour cette association de termes : violence conjugale et alcool
C'est dingue de nier l'évidence à ce point.
Que cette violence ce jour-là a un titre exceptionnelle et est liée à une consommation d'alcool ou autres.
Que les deux ont consommé et que de ce fait tout cela a eu lieu dans une sphère de personnalités réciproquement déformées.
En gros que c'est un accident lié à leurs états alcoolisés ou autre...
Néanmoins une femme est décédée et j'ai toujours du mal à me dire qu'il peut encore se vautrer dans la lumière après un tel évènement.
Re: Bertrand Cantat...
mais dans les autres cas, dans les autres couples, c'est aussi souvent le cas.... il y a des mouvements d'humeur, des colères, des dérapages, des coups jusqu'au point de non retour.
Quand commence la maltraitance ?
Pas lorsque la victime décède ou est très amochée, non, la maltraitance commence dès le premier coup.
Quand commence la maltraitance ?
Pas lorsque la victime décède ou est très amochée, non, la maltraitance commence dès le premier coup.
Casimir un cono
Qui c est qui dit bravo ?
Qui c est qui dit bravo ?
Re: Bertrand Cantat...
Oui c'est vrai Casimir.Casimir a écrit : ↑16 oct. 2017, 00:42 mais dans les autres cas, dans les autres couples, c'est aussi souvent le cas.... il y a des mouvements d'humeur, des colères, des dérapages, des coups jusqu'au point de non retour.
Quand commence la maltraitance ?
Pas lorsque la victime décède ou est très amochée, non, la maltraitance commence dès le premier coup.
Re: Bertrand Cantat...
Ben moi aussi je suis entièrement d'accord avec toi, Casimir, sur ce point la. Ce n'est d'ailleurs pas contradictoire avec ce que je dis.
Quant à l'association alcool-violences conjugales, elle se résume surtout à alcool-violences, non? (les violences au sein d'un couple étant un cas particulier, même si émotionnellement il est difficile à supporter, même de l'extérieur).
Quant à l'association alcool-violences conjugales, elle se résume surtout à alcool-violences, non? (les violences au sein d'un couple étant un cas particulier, même si émotionnellement il est difficile à supporter, même de l'extérieur).
"La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou".
Re: Bertrand Cantat...
Pareil. Mais il a bien le droit de répondre à des interviews, à la radio ou dans des magasines...Fourmi Rouge a écrit : ↑16 oct. 2017, 00:15
Néanmoins une femme est décédée et j'ai toujours du mal à me dire qu'il peut encore se vautrer dans la lumière après un tel évènement.
"La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou".
Re: Bertrand Cantat...
Juridiquement oui, mais ça manque profondément de tact ce qui en fait à mes yeux un homme qui n'a pas un brin de jugeote ni de compassion.lucien a écrit : ↑16 oct. 2017, 07:09Pareil. Mais il a bien le droit de répondre à des interviews, à la radio ou dans des magasines...Fourmi Rouge a écrit : ↑16 oct. 2017, 00:15
Néanmoins une femme est décédée et j'ai toujours du mal à me dire qu'il peut encore se vautrer dans la lumière après un tel évènement.
Son manque d'empathie résume sa personnalité et je pense que ç'est ça qui fait le fond du débat. Comment peut-il faire comme si rien n'avait été.
Re: Bertrand Cantat...
Fourmi Rouge a écrit : ↑16 oct. 2017, 08:40 Juridiquement oui, mais ça manque profondément de tact ce qui en fait à mes yeux un homme qui n'a pas un brin de jugeote ni de compassion.
Son manque d'empathie résume sa personnalité et je pense que ç'est ça qui fait le fond du débat. Comment peut-il faire comme si rien n'avait été.
A quoi peut-il servir de débattre de la personnalité de quelqu'un qu'on ne connait pas ?
Qu'est-ce qui en découlera ?
Re: Bertrand Cantat...
même au boulot, on en parle, voila un texte que j'ai reçu par mail
C’est un homme qui a tué une femme à coups de poing. Il faut redire cette phrase, je pense, pour bien la comprendre : c’est un homme qui a tué une femme à coups de poing. On peut rajouter toutes les excuses possibles, tous les compléments, toutes les circonstances : la passion amoureuse, le désespoir, l’alcool, la drogue, la folie, la jalousie, que sais-je.
Il n’en reste pas moins.
C’est un homme qui a tué une femme à coups de poing.
Il se trouve que j’aimais beaucoup cet homme, sans le connaître. J’aimais beaucoup Bertrand Cantat, j’aimais beaucoup Noir Désir. Je suis un peu plus jeune que lui mais nous sommes de la même génération, j’aimais ses disques et sa démarche, j’aimais beaucoup quelques chansons, Tostaky, Le vent nous portera, et ce magnifique titre qu’il avait composé pour le générique de fin de Bernie, le film de Dupontel. Pas fan furieux mais touché, un bon groupe, un bon chanteur, un bon gars.
Il se trouve que j’aimais beaucoup Marie Trintignant, aussi, mais elle je la connaissais. Des amis communs, une interview tellement drôle et troublante pour Première, puis des dîners, puis quelques jours ensemble à Cannes, pendant le festival. Beaucoup de discussions, beaucoup de rires, beaucoup de picole aussi, c’est vrai. J’aimais énormément cette femme, je n’en ai jamais rencontré d’autres comme elle – dire de quelqu’un qu’il est unique est souvent une stupidité, mais elle, vraiment, était unique. Je n’en ai jamais rencontré d’autres comme elle.
Mon travail est d’écrire des histoires, de créer des personnages, de faire vivre des situations. Je ne suis juge de rien. Je ne juge pas mes personnages – et on me l’a même beaucoup reproché quand j’ai fait Un Français. Je crois que l’on doit essayer de tout comprendre, qu’il faut toujours essayer de tout comprendre, même les choses incompréhensibles, les choses qui dépassent l’entendement, comme tuer une femme à coups de poing. Je crois que comprendre – contrairement à ce que disait un ancien premier ministre, ce n’est pas excuser, pas excuser du tout. Ce sont deux choses tellement différentes. Dans la compréhension il n’y a pas de morale, il y a essayer de comprendre, comment un homme, ou une femme, a pu en arriver là, a pu commettre un acte ignoble. Cela n’intéresse peut-être pas tout le monde, mais moi cela m’intéresse, c’est mon métier.
Comprendre ce n’est pas excuser, mais comprendre ce n’est pas non plus perdre tout sens commun, devenir complètement con : c’est un homme qui a tué une femme à coups de poing, il faut se redire cette phrase, toujours, et je ne parle même pas de son épouse, qui l’a tellement défendu puis qui s’est suicidée quelques années plus tard, dans leur maison, en sa présence. Bertrand Cantat, lui, ne s’est pas suicidé, il n’est pas mort, il a payé, il a fait de la prison et il en est sorti, il a le droit à l’oubli, comme tout criminel qui a purgé sa peine, mais de là à le mettre en couverture d’un journal, de là à faire la promotion de son nouveau disque, de sa nouvelle chanson, dans laquelle il fustige le Brexit – je réécris ce bout de phrase parce que je n’y crois pas : “dans laquelle il fustige le Brexit” !? Cet homme a tué une femme à coups de poing et il fait une chanson pour dire que le Brexit, c’est mal !?
Qui est cet homme, vraiment, sérieux !?
Je ne lis plus aucun magazine, donc je ne lis plus Les Inrockuptibles – même si j’y ai quelques copains, des journalistes que je respecte. Mais voir Bertrand Cantat, à la une des Inrockuptibles, avec cet extrait d’interview en titraille – la même qu’il y a quatre ans non ?, parler des Doors et de Joy Division !? Mais sérieusement, les gars, vraiment !?
“La beauté, lentement, en frottant, a retrouvé une toute petite place” !?
Une femme meurt, tous les trois jours, en France, sous les coups de poing d’un homme.
Les Doors et Joy Division !? La beauté en frottant !?
Je pense que Marie Trintignant, aussi, aimait beaucoup les Doors, et Joy Division.
Perdre le sens commun, cela s’appelle, oui, je ne vois pas d’autre excuse. Ce n’est pas vendre des journaux. Les Inrocks n’est pas un magazine qui cherche à vendre, ce n’est pas TF1, ce n’est pas Hanouna, ce sont des gens intelligents, c’est un bon magazine. J’ai été journaliste, je peux comprendre que l’on ait envie de suivre Cantat, ce qu’il devient, ce qu’il fait – il sort un disque, comment ose-t-il, mais d’accord, très bien. Nous connaissons tous des auteurs qui ont commis des crimes, ou qui se sont vraiment mal comportés, mais dont l’œuvre perdure, que l’on continue à suivre, sans excuser, qui peuvent toujours nous intéresser, mais de là à les mettre en couverture de son journal pour une chanson sur le Brexit !?
Une femme, tous les trois jours, en France, meurt sous les coups d’un homme.
Je ne connais pas Bertrand Cantat, et je ne m’en fous pas : il a tué quelqu’un que j’aimais beaucoup à coups de poing. Comme je ne connais pas Harvey Weinstein, et je ne m’en fous pas : cet homme a fait un mal fou à plein de femmes, dont une de mes meilleures amies, et aujourd’hui il tombe enfin, tant mieux, et j’admire le courage d’Emma, et je suis tellement fier d’elle.
On ne fait pas de publicité pour ces gens.
On ne les met pas en couverture.
On ne perd pas tout sens commun.
On pense à Marie Trintignant, on se souvient de la grande actrice qu’elle est, qu’elle a été, qu’elle sera toujours.
C’est elle qu’on met en couverture.
C’est un homme qui a tué une femme à coups de poing. Il faut redire cette phrase, je pense, pour bien la comprendre : c’est un homme qui a tué une femme à coups de poing. On peut rajouter toutes les excuses possibles, tous les compléments, toutes les circonstances : la passion amoureuse, le désespoir, l’alcool, la drogue, la folie, la jalousie, que sais-je.
Il n’en reste pas moins.
C’est un homme qui a tué une femme à coups de poing.
Il se trouve que j’aimais beaucoup cet homme, sans le connaître. J’aimais beaucoup Bertrand Cantat, j’aimais beaucoup Noir Désir. Je suis un peu plus jeune que lui mais nous sommes de la même génération, j’aimais ses disques et sa démarche, j’aimais beaucoup quelques chansons, Tostaky, Le vent nous portera, et ce magnifique titre qu’il avait composé pour le générique de fin de Bernie, le film de Dupontel. Pas fan furieux mais touché, un bon groupe, un bon chanteur, un bon gars.
Il se trouve que j’aimais beaucoup Marie Trintignant, aussi, mais elle je la connaissais. Des amis communs, une interview tellement drôle et troublante pour Première, puis des dîners, puis quelques jours ensemble à Cannes, pendant le festival. Beaucoup de discussions, beaucoup de rires, beaucoup de picole aussi, c’est vrai. J’aimais énormément cette femme, je n’en ai jamais rencontré d’autres comme elle – dire de quelqu’un qu’il est unique est souvent une stupidité, mais elle, vraiment, était unique. Je n’en ai jamais rencontré d’autres comme elle.
Mon travail est d’écrire des histoires, de créer des personnages, de faire vivre des situations. Je ne suis juge de rien. Je ne juge pas mes personnages – et on me l’a même beaucoup reproché quand j’ai fait Un Français. Je crois que l’on doit essayer de tout comprendre, qu’il faut toujours essayer de tout comprendre, même les choses incompréhensibles, les choses qui dépassent l’entendement, comme tuer une femme à coups de poing. Je crois que comprendre – contrairement à ce que disait un ancien premier ministre, ce n’est pas excuser, pas excuser du tout. Ce sont deux choses tellement différentes. Dans la compréhension il n’y a pas de morale, il y a essayer de comprendre, comment un homme, ou une femme, a pu en arriver là, a pu commettre un acte ignoble. Cela n’intéresse peut-être pas tout le monde, mais moi cela m’intéresse, c’est mon métier.
Comprendre ce n’est pas excuser, mais comprendre ce n’est pas non plus perdre tout sens commun, devenir complètement con : c’est un homme qui a tué une femme à coups de poing, il faut se redire cette phrase, toujours, et je ne parle même pas de son épouse, qui l’a tellement défendu puis qui s’est suicidée quelques années plus tard, dans leur maison, en sa présence. Bertrand Cantat, lui, ne s’est pas suicidé, il n’est pas mort, il a payé, il a fait de la prison et il en est sorti, il a le droit à l’oubli, comme tout criminel qui a purgé sa peine, mais de là à le mettre en couverture d’un journal, de là à faire la promotion de son nouveau disque, de sa nouvelle chanson, dans laquelle il fustige le Brexit – je réécris ce bout de phrase parce que je n’y crois pas : “dans laquelle il fustige le Brexit” !? Cet homme a tué une femme à coups de poing et il fait une chanson pour dire que le Brexit, c’est mal !?
Qui est cet homme, vraiment, sérieux !?
Je ne lis plus aucun magazine, donc je ne lis plus Les Inrockuptibles – même si j’y ai quelques copains, des journalistes que je respecte. Mais voir Bertrand Cantat, à la une des Inrockuptibles, avec cet extrait d’interview en titraille – la même qu’il y a quatre ans non ?, parler des Doors et de Joy Division !? Mais sérieusement, les gars, vraiment !?
“La beauté, lentement, en frottant, a retrouvé une toute petite place” !?
Une femme meurt, tous les trois jours, en France, sous les coups de poing d’un homme.
Les Doors et Joy Division !? La beauté en frottant !?
Je pense que Marie Trintignant, aussi, aimait beaucoup les Doors, et Joy Division.
Perdre le sens commun, cela s’appelle, oui, je ne vois pas d’autre excuse. Ce n’est pas vendre des journaux. Les Inrocks n’est pas un magazine qui cherche à vendre, ce n’est pas TF1, ce n’est pas Hanouna, ce sont des gens intelligents, c’est un bon magazine. J’ai été journaliste, je peux comprendre que l’on ait envie de suivre Cantat, ce qu’il devient, ce qu’il fait – il sort un disque, comment ose-t-il, mais d’accord, très bien. Nous connaissons tous des auteurs qui ont commis des crimes, ou qui se sont vraiment mal comportés, mais dont l’œuvre perdure, que l’on continue à suivre, sans excuser, qui peuvent toujours nous intéresser, mais de là à les mettre en couverture de son journal pour une chanson sur le Brexit !?
Une femme, tous les trois jours, en France, meurt sous les coups d’un homme.
Je ne connais pas Bertrand Cantat, et je ne m’en fous pas : il a tué quelqu’un que j’aimais beaucoup à coups de poing. Comme je ne connais pas Harvey Weinstein, et je ne m’en fous pas : cet homme a fait un mal fou à plein de femmes, dont une de mes meilleures amies, et aujourd’hui il tombe enfin, tant mieux, et j’admire le courage d’Emma, et je suis tellement fier d’elle.
On ne fait pas de publicité pour ces gens.
On ne les met pas en couverture.
On ne perd pas tout sens commun.
On pense à Marie Trintignant, on se souvient de la grande actrice qu’elle est, qu’elle a été, qu’elle sera toujours.
C’est elle qu’on met en couverture.
Quand il n’y aura plus que l’absence
Quand il n’y aura plus que silence
Quand tu te seras éloignée
Quand il n’y aura plus de nous
Quand il n’y aura plus de toi
Que restera-t-il de moi ?
Que restera-t-il de toi ?
Quand il n’y aura plus que silence
Quand tu te seras éloignée
Quand il n’y aura plus de nous
Quand il n’y aura plus de toi
Que restera-t-il de moi ?
Que restera-t-il de toi ?
Re: Bertrand Cantat...
Je refuse de lire ça.
- Sophie du moulin
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Re: Bertrand Cantat...
Je trouve le débat intéressant mais je n'interviens que brièvement pour dire que je suis bien incapable de dire ce qui est bien , ce qui est mal, si un homme qui a commis l'irréparable peut reprendre une vie professionnelle quasi normale sans pour autant porter atteinte à la famille de la victime (sa vie personnelle , je pense qu'elle ne sera jamais plus la même). Et en même temps, jusqu'à quel point la société doit accompagner les familles des victimes ? La justice a fait son travail , le temps aussi, un peu...Je n'ai jamais beaucoup écouté Noir Désir, seule la chanson "Le vent l'emportera" me touchait énormément. Maintenant, ce n'est plus pareil, comme à jamais entachée et pourtant , en moi aucune colère, juste de la tristesse. Je comprends ceux qui s'intéressent et aiment ce que Bertand Cantat peut faire aujourd'hui ; moi, je n'ai pas la curiosité d'aller écouter puisque je n'avais déjà pas cette curiosité avant la mort de Marie Trintignant. D'un autre côté je comprends aussi ceux qui sont en colère de le voir "dans la lumière" (à mon avis, la lumière n'est que toute relative mais bon). Par contre, je pense que tant qu'on est dans la colère, on peut difficilement être objectif.
J'ai parfois la vie qui me pique les yeux mais je n'envie pas ceux qui gardent les yeux secs....
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Re: Qu'est ce que vous écoutez en ce moment... la suite de la suite !
Pas envie de lire plus loin.dd a écrit : ↑13 oct. 2017, 21:00 Oue sauf que personne ne sait vraiment ce qui
C’est passé à part lui. Renaud par contre y des milliers de gens qu’ils l’ont entendu massacrés
Ses chansons.
Pour moi le débat est clos
Et franchement myr je te sens hyper agressive
Dans tes interventions et pas que sur ce post
Je n'ai jamais vu Noirdez en concert
(et n'ai acheté que l'album 666'667 -et copié celui sorti le 11 septembre 2001- et reçu un DVD sorti après le drame de Vilnius que je n'ai pas encore regardé ce lundi 16 octobre.
Et rien ./. sa carrière en solo
Cela étant, après avoir écouté la fin du concert de Capdevielle à Thônex - je vais lire l'entretien à la bibliothèque où je poste mes messages les lundi et samedi
Avant cela, il me semble que Cantat a été condamné à 8 ans de prison et qu'il a purgé l'intégralité de sa peine "conformément à la loi"; la justice a donc dû estimer qu'il avait des circonstances atténuantes.
Mais cela reste un drame
Pierre
"Il faudrait s'efforcer d'être heureux,
ne serait-ce que pour donner l'exemple"
Jacques Prévert
ne serait-ce que pour donner l'exemple"
Jacques Prévert
Re: Bertrand Cantat...
Rien tu as raison. J'ai pris le débat en route, je ne l'aurais pas lancé et j'en parle ici parce que c'est un endroit où je viens régulièrement.Aïdos a écrit : ↑16 oct. 2017, 08:48Fourmi Rouge a écrit : ↑16 oct. 2017, 08:40 Juridiquement oui, mais ça manque profondément de tact ce qui en fait à mes yeux un homme qui n'a pas un brin de jugeote ni de compassion.
Son manque d'empathie résume sa personnalité et je pense que ç'est ça qui fait le fond du débat. Comment peut-il faire comme si rien n'avait été.
A quoi peut-il servir de débattre de la personnalité de quelqu'un qu'on ne connait pas ?
Qu'est-ce qui en découlera ?
ça ne change rien c'est juste un avis. On ne le connait pas mais on sait qu'une femme est morte sous ses gifles (ça n'était pas es coups de poings mais des gifles) et qu'il a tardé à contacter les secours.
Contestable de critiquer son retour puisque c'est son droit, qu'il a "payé" et qu'il souhaite reprendre son métier, on doit lui accorder cela rien ne s'y oppose. ça me met mal à l'aise je le dis. ça ne changera rien je m'en fous.J'ai pas envie que mes gosses pensent qu'on peut être à la Une en ayant frappé une femme à mort. Y'à pas un poème pour dépasser cet acte.
Mais au fond c'est de l'information et tout est bon pour remplir les pages.
Et la liberté est la même pour tous.
Qu'il fasse ce qu'il veut oui il faudra qu'il s'habitue aussi au fait que les gens peuvent ne pas approuver et que c'est leur droit.