Charlie Brown a écrit : ↑29 mai 2020, 11:52
Jeep a écrit : ↑28 mai 2020, 21:22
Réouverture des cinémas le 22 juin.
YEAH !!!
Quant aux conditions de réouverture, ce sont exactement celles auxquelles je m'attendais, donc ça baigne.
Bon, va falloir se pointer vachement à l'avance, du coup, pour certains films, et j'aurai sûrement droit à quelques déconvenues, mais c'est mieux que rien.
Comment que je suis content !
Bon, un mois après, où en est-on ?
Eh bien c'est pas glorieux. Contrairement à ce que je pensais, pas de déconvenues, pas la peine de se pointer vachement à l'avance pour une séance de cinéma, vu que personne ne va plus au cinéma, ou presque ! A part quelques cinéphiles dont je fais partie, le public a déserté les salles de cinéma... Je sais pas comment les exploitants de salles vont s'en sortir... Bon, OK, faut admettre que la programmation n'est pas folichonne. Un tiers de films qui étaient en cours d'exploitation avant le confinement, un tiers de nouveautés (mais pas de films porteurs, vu que les distributeurs avaient décidé de sortir pas mal de films en VOD durant le confinement et qu'ils ont repoussé le reste à la rentrée de septembre au minimum), un tiers de reprise de vieux films joliment restaurés et remasterisés en numérique (ce qui fit mon bonheur, au moins !). Une charmante ouvreuse avec laquelle je discute souvent cinéma (quasiment une amie, quoi), m'a dit que le véritable test se fera en août, avec la sortie du
Tenet de Christopher Nolan, premier
blockbuster attendu de l'année cinématographique post-confinement. Si ça foire, ça va être très difficile...
Parmi les nouveautés, je suis allé voir
Les Parfums de Grégory Magne, que j'ai beaucoup aimé ;
L'Ombre de Staline d'Agnieszka Holland, fort intéressant sur le fond (je ne connaissais pas l'histoire du journaliste Gareth Jones, et l'holodomor, la grande famine organisée par Staline en Ukraine au début des années 30, faisant des millions de mort parmi la population, est un thème que je n'avais jamais vu traité au cinéma), même si la forme laisse parfois à désirer ; et enfin
La Bonne épouse de Martin Provost, qui commence pas mal, mais finit par s'étioler avant de se terminer en eau de boudin.
Heureusement, y'avait des reprises ! J'ai revu avec bonheur le
Blade Runner de Ridley Scott (1982), version "Final Cut", le
Mississippi Burning d'Alan Parker (1988), très grand film qui n'a pas pris une ride, et
Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau (1975), qui, lui, en revanche, était beaucoup plus mauvais que dans mon souvenir, très moyen.
J'ai découvert de très bons films :
Les Adolescentes d'Alberto Lattuada (1960), d'une grande modernité et d'une grande subtilité, avec une mise en scène et une photo magnifiques ;
The Old Dark House de James Whale (1932) (en français, il s'appelle parfois
Une étrange soirée et parfois
La Maison de la mort !), excellent film d'épouvante, plus amusant qu'horrifique, avec des dialogues très
British (même si ce n'est pas un film britannique !), des cadrages inventifs et une photo sublime ; et
The Hit de Stephen Frears (1984), un polar road-movie sanglant et contemplatif de fort bonne facture.
Et puis, en ce moment, je me fais la rétrospective
Forbidden Hollywood, les films de l'ère "pré-code". L'ère dite pré-code, c'est celle des débuts du cinéma parlant. Rédigé en 1929 mais appliqué seulement à partir de 1934, le code Hays voulait moraliser Hollywood avec ce code d'autocensure concernant les mœurs, la sexualité, la criminalité... etc... à l'écran, ce qui obligera réalisateurs, scénaristes et producteurs à redoubler d'inventivité et de subtilité pour contourner la censure, à suggérer plutôt que montrer, ce qui fera d'ailleurs tout le charme de la période dite "classique" de Hollywood, qui s'étend grosso-modo sur une trentaine d'année, de la moitié des années 30 à la moitié des années 60. Le "Nouvel Hollywood", à la fin des années 60, mettra fin, de fait, au code Hays.
Et donc, une rétrospective de 10 films du début des années 30 est en ce moment visible dans certains cinéma, et c'est bien cool. Y'a à boire et à manger, tout n'est pas d'égale qualité, mais je suis content de pouvoir les découvrir dans de bonnes conditions. J'en ai vu la moitié, il m'en reste encore cinq autres à voir, je m'en réjouis d'avance !