Rougeot a écrit : ↑12 août 2020, 00:29
Sauf pour Mélennchon et Ruffin qui ne sont à mon sens que des imposteurs opportunistes...
Je peux encore comprendre pour Mélenchon bien que je le connaisse beaucoup moins que François Ruffin mais pour ce dernier , je pense au contraire que c'est une des rares personnes faisant de la politique qui ne soit pas intéressée par le pouvoir. Je suis avec attention tout ce qu'il fait et je n'ai encore jamais été déçue. Donc j'aimerais bien savoir sur quoi tu te bases.
Rougeot a écrit :
Mais tout cela rejoint ce que dit Lucien sur l'école et qui selon moi est extrêmement juste. Regardez ce qui se passe après le bac, le fossé qui se creuse entre les universités, les différentes écoles, le choix des formations. La reproduction sociale tourne plein pot. Si tu es bien né tu réussiras, sinon tu seras le beauf scotché à Bfm et Cnews à attendre sagement ta ration de merde...
Je ne suis pas en désaccord avec ça mais je n'ai jamais lu une étude qui en expliquait vraiment les différents mécanismes et facteurs. Je crois que c'est beaucoup plus complexe de tout ce que j'ai pu lire ou entendre sur le sujet. Mes parents n'étaient pas du même niveau social mais dans les deux familles, les clichés sont un peu bousculés. Dans la famille de ma mère (dont la mère avait alterné entre ménages et nounou et le père était ouvrier en usine) on lisait beaucoup, la culture avait une grande importance et même ma grand-mère qui ne lisait pas autant que ces 4 filles transmettait des histoires orales (j'adorais passer des vacances avec elle, parce que je découvrais tout un monde dans ses récits) et elle adorait les chansons populaires et le cinéma . Dans la famille de mon père (dont la mère, fille de commerçants, avait eu une éducation bourgeoise et dont le père avait une entreprise de maçonnerie), les biens comptaient davantage que la culture. Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu des échanges riches avec ma grand-mère mais plus avec mon grand-père qui me transmettait des savoirs-faire: observer le comportement animal et agir en fonction, comment se débrouiller avec presque rien et construire des objets. Dans la famille de ma mère, ce qui était valorisé c'était l'acquisition de savoirs et dans la famille de mon père l'acquisition de biens, notamment de terre, de maisons, etc... Mon mari est issu d'un milieu d'ouvriers et une génération avant de mariniers. La plupart de mes neveux et nièces ont un esprit très vifs, sont très débrouillards comme d'ailleurs les frères et sœurs de mon mari mais ont un niveau d'études assez bas, des professions peut valorisantes et peu valorisées et il y a de la culture populaire mais pas de recherche d'une autre culture. Aussi je suis souvent plongée en plein dans tous ces clichés, autant ceux des classes supérieures analysant les classes inférieures que le contraire . Aucun n'est tendre avec l'autre et chacun préfère rester dans son "camp" le plus souvent mais moi je vois tellement d'intérêt à ce que les savoirs et savoirs-faire circulent davantage de l'un à l'autre que cela m'attriste. Je pense que ce "clivage" perdure non pas uniquement parce qu'ils ne vont pas dans les mêmes écoles et ne fréquentent pas les mêmes lieux mais aussi parce que chaque camp croit avoir un intérêt à ce clivage et s'identifie à son "appartenance" et c'est bien dommage.