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Mis en ligne dans le kiosque le 29 janvier 2002.

L'hexagone de Renaud

> Le Droit Les Arts du vendredi 2 février 2001, p. 25

L'hexagone de Renaud

Côté, Christian

De mémoire de môme, ça faisait plutôt longtemps que l'on avait pas vu ce cher Renaud sur nos rives outaouaises. À vrai dire, il ne s'y était jamais montré le bout du nez. Mais voilà qu'à la faveur d'une tournée de retrouvailles avec le public québécois, le voyou-chanteur engagé a laissé son Hexagone de côté pour venir nous pousser une ou deux chansons pour Pierrot et ses amis.

Une présence qui avait de quoi habiter cet amphithéâtre du Musée canadien de la civilisation, qui, hier soir, sentait bon le retour aux sources, celles qui nous viennent des quartiers prolos parisiens. Et force est d'admettre que Renaud nous aura eu par les sentiments.

S'excusant d'emblée pour sa voix qui semble lui dire merde de plus en plus, Renaud y est allé d'un long préambule relatant ses récents déboires avec la presse montréalaise. Un peu piteux tout de même de n'avoir pu leur montrer de quel bois il pouvait vraiment se chauffer, Renaud a tenté de se reprendre ici, grand bien nous en fasse.

Et la voix ? Eh! bien elle suivra autant que faire se peut. Parce qu'avec les années, on n'améliore pas un organe qui, de l'aveu même de son propriétaire, est en piètre état.

En guise d'intro, en chansons cette fois, Renaud, 48 berges, nous a servi La ballade de Willy Brouillard de Brassens, une demi-réussite laissant la foule sur une drôle d'impression. (NDK : vous avez corrigé naturellement que cette chanson n'est pas de Brassens !)

Renaud Séchan ne semblait plus qu'être l'ombre de lui-même, plaqué comme ça sur scène, micro en main, surplus en ventre et couette longue et grise.

Mais, tel un glacier qui ne peut résister de fondre coincé sous les projecteurs, Monsieur Séchan s'est fait de plus en plus aimable, visiblement content de retrouver le public et vice-versa. Le personnage a pris le dessus et paf ! ça s'est vraiment enclenché avec La mère à Titi. On retrouvait celui qu'on avait aimé il y a 10, 15 voire même 25 ans plus tôt.

D'ailleurs Titi, son célèbre guitariste et compositeur était à ses côtés, pour montrer qu'entre vrais potes, lui et Renaud Séchan se tiennent malgré les épreuves.

Il faut dire que Renaud émerge d'un mutisme inédit, lui qui n'a pas sorti de nouvelles compositions sur laser depuis À la belle de mai, paru en 1993. Déboires personnels, inspiration sous zéro, ça n'allait pas pour le mieux pour l'auteur de Morgane de toi.

En cloque, Germaine, Boucan d'enfer et Manu ont assurément touché le mille chez les fans. Trois heures de chansons en compagnie de Renaud ça valait bien une éternité d'attente, non ?

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